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Face à son dérapage budgétaire, l’hexagone doit rendre des comptes et proposer un plan pour redresser la barre à Bruxelles. Depuis fin juillet, la France, à l’instar de 5 autres pays européens, est visée par une procédure européenne pour déficit excessif. Évalué à 5.6% du PIB cette année, le déficit public pourrait même dépasser les 6% l’an prochain et Paris doit donc montrer aux institutions européennes, normalement avant le 20 septembre prochain, comment elle va redresser la barre.
Mais la convocation d’élections législatives anticipées et la paralysie politique qui a suivi n’ont pas aidé le gouvernement démissionnaire, bien que censé gérer uniquement les affaires courantes, a préparé un projet de loi de Finances pour 2025. Ainsi, alors que la France dispose d’un Premier ministre mais toujours pas de gouvernement depuis jeudi, elle a demandé une telle prolongation pour « assurer une cohérence entre le plan et le projet de loi de finances 2025 », a déclaré le ministère à l’hebdomadaire économique, sans préciser la durée du délai.
Le gouvernement démissionnaire a tout de même préparé pour son successeur un budget 2025 « réversible » qui prévoit pour l’Etat des dépenses strictement équivalentes à celles de 2024, soit 492 milliards d’euros, mais réparties différemment entre ministères. Cela représenterait en réalité une économie de 10 milliards d’euros compte tenu de l’inflation.
En l’état, cet effort reste loin d’être suffisant pour passer sous la fameuse barre des 3%. Pour cela, il faudrait environ 110 milliards d’économie d’ici à 2027, a estimé la direction générale du Trésor. « C’est brutal », a déclaré le président de la Cour des comptes « difficilement faisable politiquement » et « peu acceptable socialement », a encore estimé Pierre Moscovici.
Reste à savoir les ajustements qui seront pris par le nouveau gouvernement qui n’a pas encore été nommé. C’est en tout cas un dossier prioritaire pour le nouveau Premier ministre Michel Barnier à la fois pour ne pas risquer des sanctions financières de Bruxelles mais également pour tenir les délais français. Le projet de budget doit être déposé le 1er octobre au Parlement pour être voté au plus tard le 31 décembre.