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Coach vous avez atteint votre objectif : qualifier cette équipe pour le mondial des cadets en novembre prochain. Auparavant, vous avez été champion national avec le Racing Club d’Abidjan. Et là, vous avez une médaille de bronze à la Can U17 2025. Que représente-t-elle pour vous ?
Ce n’est que le début. Il y a encore du chemin à parcourir. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Je dois progresser. Le chemin est très long. Peut-être que cette médaille ouvrira d’autres portes. Nous allons continuer de travailler. Je pense que c’est honorifique, cette médaille. Elle met encore plus de pression.
Que retenez-vous au terme de cette compétition ?
Ce qu’il faut retenir déjà, c’est qu’il y a encore du travail. Le chemin est encore long. Nous avons fait un bon parcours. Mais il y a encore beaucoup de choses à faire. Notamment dans la structure de notre jeu, dans notre projet de jeu, sur l’aspect technico-tactique, sur l’aspect mental, sur l’aspect psychologique. Il y a encore du boulot. Pour arriver au très haut niveau, il ne faut pas se contenter du présent. Il faut se projeter énormément. Là, nous étions au niveau africain. Nous n’avons terminé qu’à la troisième place. Nous sommes sur le podium. Mais au niveau international, au niveau mondial, l’exigence pourrait être encore énorme. Ça veut dire que nous n’avons pas le temps de dormir et nous n’allons pas nous coucher. Nous allons plutôt travailler très dur pour essayer d’élever notre niveau d’exigence pour être encore meilleur sur les prochaines compétitions.
A quelle équipe de la Côte d’Ivoire pourrait-on s’attendre au Mondial des cadets en novembre 2025?
J’aime le football total. J’aime voir les actions, une expression collective, une équipe dégager une force collective, parce que le football est un sport collectif. Pour cela, que ce soit une finale de Coupe du Monde, ou un match de qualification zonale, ou un match amical, sélection U-17, contre un club, on aura toujours la même manière de jouer. Parce que, pour nous, le plus important, le football est un spectacle. Les gens se déplacent pour voir un spectacle, pour prendre du plaisir. Nous avons le devoir de donner du plaisir à tous ceux qui aiment le beau football. Nous allons rester dans cette philosophie. Je peux vous promettre, que ce soit contre le Brésil, ou un autre pays, nous n’allons pas changer de manière de jouer. Vous verrez une équipe, encore plus sympathique, plus plaisante à voir jouer, parce que nous allons prendre du temps pour tout mettre en place et préparer tout cela.
Cette compétition nous a donné une impulsion. Nous avons tiré tous les enseignements nécessaires pour avoir l’équipe la plus agréable à voir jouer au mondial. Pour moi, le football se gagne par le jeu. Vous avez vu, ce soir (vendredi), c’est par le jeu. Dans le dernier quart d’heure, nous avons tenu le ballon, nous avons joué, on ne s’est pas posé de questions. On est allé à l’avant avec ce football offensif. Cela a payé. Ce qui nous conforte dans nos positions. Nous n’allons pas changer. Je peux vous promettre cela. Si naturellement, les dirigeants fédéraux nous font encore confiance.
S’il y a un choix à faire entre une sélection senior et les jeunes, que choisirez-vous?
Pour ceux qui me suivent, toutes les équipes seniors où je suis passé, j’ai régulièrement mis en avant les gamins de cette catégorie d’âge. Toujours, que ce soit au Racing club d’Abidjan (RCA), que ce soit à l’As Denguelé, on a mis des garçons tels que Sangaré, qui était de plus de 18 ans, que nous avons mis en avant. Que ce soit dans d’autres clubs où on a eu des garçons, comme Seri Jean-Michaël, qui est très jeune, ou Kanon Wilfried que j’ai eu à l’âge de 15 ans. Moi, j’aime accompagner, j’aime apporter, et j’aime croire aux enfants, parce qu’il faut donner la chance. Pour moi, l’avenir réside dans la chance. Aujourd’hui, si j’ai un choix à faire, je vous dis que le choix est tout de suite fait. Je resterai toujours avec le club. En décembre dernier, j’étais avec les U15 scolaires. Nous avons emporté le tournoi zonal à Niamey, et encore des U15 qui, dans une semaine, vont représenter la Côte d’Ivoire au Championnat d’Afrique scolaire de la Caf. Pour moi, la priorité, dans tout ce que j’ai fait, c’est l’engagement et le développement des jeunes.
Qu’avez-vous dit a été aux garçons après le coup de sifflet final?
On le dit toujours, les enfants, les jeunes surtout, ils sont incontrôlables. Ce qui s’est passé aujourd’hui (vendredi), je peux vous dire, les enfants se sont créés une psychose eux-mêmes. Pourquoi ? Parce que toutes les séances que nous avonbs effectuées avant de rencontrer le Maroc étaient filmées. Ils ont dénaturé et chacun d’entre eux a exécuté son tir au but de manière différente. Du coup, ils n’étaient plus eux-mêmes. Le message que nous leur lançons, c’est de se faire confiance, de rester eux-mêmes. Quelle que soit la séance qui est mise en place, quels que soient les moyens technologiques d’observation, le talent… c’est de ne rien changer à leurs habitudes, de rester sur les acquis.
Selon vous, que représente cette médaille de bronze pour vos gamins ?
C’est une récompense de beaucoup de sacrifices et de travail. Ils ont adhéré au projet, ils ont été à l’écoute et ils ont presté par rapport à ce que nous avons mis en place. Cette médaille, c’est le prix de leur travail. C’est une récompense logique de ce qu’ils ont proposé et de cette sympathie qu’ils ont dégagée durant toute cette compétition. Tout le mérite revient à ces garçons par rapport à tout ce qu’ils ont présenté et tous les sacrifices qu’ils ont faits. Ce n’était pas évident. Il y a eu des moments de doute pour eux-mêmes. Vous savez que cette catégorie dans cette compétition, il y a le test de IRM qui, quand il passe fait des dégâts et il y a un moment de doute. C’est le prix de leurs sacrifices et ils le méritent amplement par rapport à tout qu’ils ont donné.
A qui dédiez-vous cette médaille de bronze ?
Je dédie cette médaille à tous les entraîneurs de football de Côte d’Ivoire. C’est eux qui vont chercher les enfants dans les rameaux les plus reculés, et qui les encadrent. Le travail se fait partout, sur tout le territoire ivoirien. Ce sont des gens qui n’ont aucune rétribution. Ils le font par passion, par amour. Cette médaille leur est dédiée. Mais aussi à tous ceux qui ont travaillé, qui nous ont accompagnés, conseillés, orientés et guidés. On ne peut pas les citer tous, mais au moins, tous les éducateurs, les centres de formation, et les Académies de Côte d’Ivoire ont leur médaille aujourd’hui, obtenue à Casablanca.
Quelle est la différence entre entraîner une équipe de seniors et une catégorie comme les U17 ?
Déjà, la différence se situe au niveau de la catégorie d’âge. Généralement, les équipes, c’est des seniors. Ce sont des joueurs formés qui ont des acquis et des certitudes. Avec les jeunes, c’est un développement. Il y a tellement de paramètres inconnus. Il faut beaucoup de patience, beaucoup d’observation. Et il faut une vision. Il faut savoir là où on les prend et où on veut les amener. C’est un métier qui est très difficile. Avec les seniors, c’est plus facile la mise en place de tout ce qu’on veut. Ce sont des professionnels. Alors que chez les cadets, ce n’est pas ça. Tout est à faire, tout est à construire. À tout moment, il faut les maintenir en alerte, en état d’éveil. C’est la chose la plus compliquée avec les jeunes.
Qu’envisagez-vous faire à l’avenir ?
Tout réside dans la détection. Dans toutes les compétitions auxquelles nous avons participé, il y a des buteurs qui se sont révélés. Le jeune Konaté Oumar a été le premier buteur révélé par ce groupe. Il fait carrière aujourd’hui à l’international. Sur d’autres compétitions, nous avons connu Dosso Ibrahim qui s’était révélée. Dans cette compétition, c’est Haïdara Alynho. Croyez-nous, sur d’autres compétitions, vous verrez d’autres joueurs. Nous allons continuer à travailler, à développer ces talents et à les proposer.