Au-delà de leur dimension sportive, ces grands événements présentent de nombreux enjeux environnementaux, politiques, économiques et sociaux. Dans un contexte de menaces multiples – terrorisme, attaques cyber, crise sanitaire – la sécurité des JOP constitue un enjeu particulièrement important.
Des effectifs de sécurité privée insuffisants
La sécurisation des JOP nécessite la mobilisation d’importants effectifs des forces de sécurité intérieure et de sécurité privée. Dans un rapport sur l’organisation des Jeux olympiques publié le 11 janvier 2023, la Cour des comptes fait le point sur les défis qui restent à relever pour réussir leur organisation. Elle met en avant que « la mise en œuvre des dispositifs de sécurité publique comme de sécurité sanitaire suppose la mobilisation en Île-de-France de moyens humains et matériels bien au-delà des capacités présentes dans cette région et même, s’agissant de la sécurité privée, au-delà des capacités présentes sur le territoire national ».
Le dernier forum Les Jeux recrutent, organisé mardi 23 avril, à l’Adidas Arena, à Paris, donne la couleur : 11 500 offres d’emploi étaient à pourvoir pour cet événement coorganisé par France Travail et le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop). Si la sécurité privée représentait la majorité des postes disponibles (7 500), le transport et la logistique étaient en quête de 2 000 personnes, et l’hôtellerie-restauration, de 1 000 candidats. A moins de trois mois des Jeux, le chantier du recrutement des saisonniers est loin d’être terminé.
D’après le baromètre du cabinet de conseil Kyu, publié jeudi 25 avril, les offres d’emploi ont été multipliées par plus de deux entre décembre 2023 et mars 2024 dans plusieurs secteurs d’activité : hôtellerie-restauration, sécurité, transport, propreté, spectacle. Les besoins devraient encore augmenter dans les prochains mois, avec un pic en juin. Selon le Cojop, l’événement devrait mobiliser 181 000 emplois, dont 95 000 dans ces secteurs-clés, confrontés bien avant les Jeux à des problèmes de recrutement.
La sécurité privée est clairement le domaine qui en pâtit le plus. Alors que le Cojop affirme que « 98 % des besoins sont d’ores et déjà contractuellement couverts », le Groupement des entreprises de sécurité (GES), principal syndicat patronal, estime, au contraire, qu’il manque 8 000 personnes, soit près de la moitié du minimum nécessaire pour la bonne tenue des JO (18 000).
A.K.