Dans la dynamique de l’élimination des champions en titre en huitième de finale aux tirs au but, les hommes d’Emerse Faé doivent relever un défi de taille face à un adversaire imprévisible. Miraculés de cette Can à domicile, après une phase de poules décevante marquée par une timide victoire face à la Guinée-Bissau (2-0) et deux défaites face au Nigeria (0-1à et la Guinée-Equatoriale (4-0), les Eléphants ont été repêchés parmi les meilleurs troisièmes. Malgré un changement d’entraîneur, ils ont réussi l’exploit d’éliminer le champion en titre en huitièmes de finale. Complètement ressuscités, les hommes d’Emerse Fé, successeurs de Jean Louis Gasset , désormais en pleine confiance y croire à nouveau. Ils ambitionnent de se hisser dans le dernier carré de la Can, une étape qu’ils avaient atteint pour la dernière fois en 2025, en Guinée-Equatoriale où ils ont remporté le trophée continental pour la deuxième fois de leur histoire. Pour y arriver, le sélectionneur de Côte d’Ivoire arrivé dans la matinée de Yamoussoukro dans la cité de Gbêkê avec son équipe, a annoncé la couleur. « Après la qualification contre le Sénégal, nous avons pu reprendre nos couleurs, ce qui a été très compliqué pour nous dès le début, mais gagner, surtout aux tirs au but, c’est vraiment émouvant. L’équipe malienne est une bonne. Ils ont de bons milieux de terrain et nous savons que ce sera très difficile », avant de préciser : « Je ne suis pas un magicien et je ne l’ai jamais été. Je suis aussi un jeune entraîneur qui connaît très bien ce groupe. Je suis avec eux depuis environ un an et demi. Après le drame que nous avons vécu contre la Guinée équatoriale, j’ai eu confiance en l’équipe et j’ai pu lui donner des mots adéquats et appropriés », a-t-il déclaré en conférence de presse, d’avant match.
Emerse Faé rassure que c’est une équipe prête à tout donner pour arracher la victoire qui ira avec toutes ses armes à l’assaut des Aigles du Mali. « Nous allons préparer une équipe qui va jouer contre le Mali. Nous allons nous préparer en termes de qualité. Nous avons nos forces et ce qui est important, c’est de nous concentrer sur notre équipe ». Le gardien de but des Eléphants, Yahia Fofana assure également que ce match ne sera pas une promenade de santé. « Nous allons aborder le match de manière plus positive. Ce sera un match plus difficile contre le Mali samedi, et nous n’allons pas les sous-estimer parce qu’ils sont bons ».
Toutefois, la tâche est loin d’être facile devant cette formation malienne qui nen finit pas d’impressionner dans ce tournoi. Dirigés par Eric Sékou Chelle, ces éternels outsiders, mènent jusque-là une campagne rassurante. Ils ont invaincu et ont sorti de la compétition, un autre voisin, le Burkina Faso en huitièmes de finale. Ce samedi, Éric Sékou Chelle soutient qu’il s’agit d’un match éliminatoire « très symbolique » pour le Mali et que les siens attendent « beaucoup de ce match ». « Nous allons jouer contre le pays hôte, le pays qui organise ce tournoi. Il y a une chose qui est importante pour moi, c’est que la Côte d’Ivoire fait partie des favoris, comme je l’ai dit depuis le début, c’est le pays hôte, c’est le pays organisateur et c’est un peu le favori », a-t-il souligné, précisant qu’avant chaque match, en particulier, il travaille la défense, et qu’à ce niveau, son équipe progresse chaque jour. « Les attaquants travaillent également et c’est toujours une question de travail d’équipe. Nous avons des joueurs qui ne sont pas là mais qui nous soutiennent toujours. C’est un niveau élevé et nous allons donner une bonne image de nous-mêmes. Nous travaillons très dur et nous savons tous ce qu’il faut faire, je dois donner à mes joueurs la bonne mentalité. Nous devons avancer ensemble et faire en sorte de travailler en toute humilité », a ajouté Eric Sékou Chelle. Selon lui, ce sera « un match émotionnel, un match entre deux frères ». Le coach des Aigles ne tarit pas d’éloge à l’endroit de l’équipe de Côte d’Ivoire qui compte dans ses rangs « des joueurs ivoiriens qui ont des liens avec le Mali ».
Le joueur Lassine Sinayoko a renchéri en insistant sur le bon état d’esprit du groupe. « Nous sommes tous en forme, l’équipe travaille bien pour ce match, nous sommes concentrés pour ce match de demain (ce samedi) », a-t-il dit. Auteur d’une réalisation face aux Etalons du Burkina Faso, avec ses 2e et 3e but dans la compétition, Sinayoko symbolise la puissance offensive et sera l’homme à surveiller de près par la défense ivoirienne.
En plus de 30 confrontations, les Aigles ne se sont imposés que quatre fois devant les Éléphants. Mali-Côte d’Ivoire, un derby entre voisins très proches, a en effet trop souvent tourné à l’avantage des Ivoiriens. L’historique des confrontations est sans appel : depuis leur première rencontre en 1965, sur les 32 matchs disputés entre les deux pays, le Mali a perdu 19 fois, pour seulement 4 victoires et 9 matchs nuls. Une sorte de malédiction que l’équipe malienne n’arrive pas à définitivement briser et qui perdure à travers les générations de joueurs.
Eric KOUAKOU