En effet, les Fédérations Internationales (FI) dirigées pour la plupart par des personnalités américaines ou européennes jouent un rôle important dans le fonctionnement du Comité International Olympique. Les Américains et les Occidentaux influencent le Comité International Olympique de plusieurs manières.
Au niveau de la politique sportive, les FI, faisant partie de la « famille olympique », émettent des avis sur l’ensemble de la politique sportive du CIO concernant la Charte Olympique, l’organisation des Jeux, les villes candidates, les moyens techniques mis à disposition, les congrès olympiques ou l’activité des commissions du CIO. Au niveau des règles sportives, les FI établissent les règles qui régissent leur sport et veillent à leur application. Elles sont responsables des aspects techniques de leur sport aux Jeux Olympiques.
Au niveau de la participation aux Jeux, les pays occidentaux, y compris les États-Unis, ont souvent des participants majeurs aux Jeux Olympiques. Leur participation et leur succès dans les jeux peuvent influencer les décisions et les politiques du CIO. Au niveau du financement, les organisations et les entreprises basées dans les pays occidentaux sont souvent des sponsors majeurs des Jeux Olympiques. Ce financement a une influence sur les décisions du CIO qui collabore avec diverses organisations internationales, dont certaines sont basées dans les pays occidentaux. Ces collaborations influencent aussi les politiques et les décisions du CIO également.
Les FI ont également la responsabilité d’établir des critères d’admission aux compétitions des Jeux olympiques en conformité avec la Charte olympique et de les soumettre à l’approbation du CIO. Ce qui explique par exemple, pourquoi le CIO s’est vu obligé de laisser le choix aux fédérations internationales de décider de la participation ou non des athlètes russes et biélorusses à leurs compétitions, après avoir ordonné à celles-ci de les exclure au lendemain de la guerre en Ukraine.
Menaces du CIO
Autre exemple confirmant le favoritisme du CIO à l’endroit des Occidentaux, sa menace de prendre des « mesures rapides » en cas de discrimination envers les athlètes israéliens en rapport avec les atrocités de la guerre à Gaza. En dépit du conflit armé entre Israël et le Hamas, le Comité International Olympique défend la participation des israéliens à Paris 2024 considérant que les athlètes ne sont pas responsables des décisions des dirigeants de leur pays. L’agence de presse allemande DPA a publié une déclaration d’un porte-parole de l’organisation mondiale du sport, assurant que le CIO n’aura aucun comportement discriminatoire à l’encontre des athlètes israéliens. « Le CIO s’engage à assumer sa responsabilité individuelle et les athlètes ne peuvent être tenus responsables des actions de leurs gouvernements. Dans le cas contraire, des mesures rapides seront prises, comme ce fut le cas lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ». Pourtant, les attaques israéliennes sur Gaza soulèvent une question que les puissances occidentales du monde du sport aimeraient éviter. Israël doit être sanctionné, voire interdit de participer aux Jeux olympiques de Paris 2024.
Face au puissant lobby juif en Europe et aux Etats-Unis, le CIO joue le jeu de ses alliés au mépris des droits humaine. Toute chose qui suscite des réactions en Europe. Le journal britannique The Guardian le génocide du peuple palestinien perpétré par l’Etat sioniste depuis le 7 octobre dernier à Gaza. Selon le tabloïde anglais, « les actions d’Israël à Gaza et en Cisjordanie pourraient donner lieu à une campagne visant à l’exclure des Jeux olympiques de Paris ». « Le président du CIO appelle à l’unité dans le sport dans un récent discours, mentionne l’invasion russe de l’Ukraine mais rien sur l’invasion israélienne de la Palestine », a déclaré Ken McCue, planificateur culturel eu sein du groupe sport et justice sociale Insaka-Ireland, cité par The Guardian. Il a ajouté : « Certains sportifs irlandais envisagent de demander qu’Israel soit banni des jeux olympiques. Le CIO l’a fait à la Russie et l’Afrique du Sud, pourquoi ne peuvent-ils pas le faire à Israël ? ».
Même si le CIO souhaite l’ignorer, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a dénoncé les «violations flagrantes du droit international humanitaire» par Israël à Gaza et a exigé un cessez-le-feu immédiat. Amnesty International a documenté «des attaques israéliennes illégales, y compris des attaques aveugles, qui ont causé de nombreuses pertes civiles» et qui, selon l’organisation de défense des droits humains, «doivent faire l’objet d’une enquête en tant que crimes de guerre »
Au moment où une grande partie de la population mondiale regarde avec horreur les atrocités quotidiennes commises par Israël à Gaza, le CIO commet la grave erreur d’ignorer les crimes contre l’humanité commis par Israël dans les territoires palestiniens occupés. Tout simplement parce qu’elle est sous l’emprise du lobby juif américain et européen. Un lobby très ancré dans les fédérations internationales de sport.
Eric KOUAKOU