Une décision sera prise « au moment opportun » a réitéré le CIO. Il entend toujours prendre sa décision en mars, mais devant l’insistance des autres partenaires du mouvement olympique, l’instance pourrait trancher cette question en janvier.
Le CIO dit être favorable à la participation d’athlètes russes qui n’ont pas explicitement soutenu l’invasion de l’Ukraine, qui n’appartiennent pas à des clubs de l’armée et qui sont prêts à concourir sous drapeau neutre. Or en dépit du conflit armé entre Israël et le Hamas, le Comité International Olympique défend la participation des israéliens à Paris 2024 considérant que les athlètes ne sont pas responsables des décisions des dirigeants de leur pays. Il s’agit là d’une décision de deux poids deux mesures du CIO. Un parti pris pour les Israéliens.
En effet, l’agence de presse allemande DPA a publié une déclaration d’un porte-parole de l’organisation mondiale du sport, assurant que le CIO n’aura aucun comportement discriminatoire à l’encontre des athlètes israéliens : « Le CIO s’engage à assumer sa responsabilité individuelle et les athlètes ne peuvent être tenus responsables des actions de leurs gouvernements. Dans le cas contraire, des mesures rapides seront prises, comme ce fut le cas lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ».
Pourtant le conflit Israël-Hamas fait suite au conflit Russie-Ukraine. Il est donc clair que cette déclaration de ce porte-parole du CIO affiche un parti pris de l’instance olympique. De toute évidence, l’organisation mondiale du sport fait deux poids, deux mesures. Alors que le CIO devrait maintenir la stricte égalité d’application pour tous les athlètes.
Le deux poids, deux mesures de l’instance olympique est d’autant avéré que la décision de la commission exécutive du CIO d’autoriser les sportifs russes à participer aux Jeux de Paris 2024 a été influencée par plusieurs aspects mais aussi grâce aux assurances données par l’Agence mondiale antidopage (AMA) et l’Autorité internationale de contrôle (ITA) selon lesquelles les contrôles antidopage se poursuivent bien en Russie.
Cette année, plus de 10.500 échantillons d’athlètes russes en compétition et hors compétition ont été collectés. Cela signifie que la Russie reste parmi les dix premiers pays testés en dépit de l’absence de sportifs russes dans les compétitions internationales. Donc sous un contrôle plus strict. C’est encore-là, un exemple du deux poids, deux mesures dont sont victimes les athlètes russes.
Alors que cette transparence dans les contrôles antidopage en Russie doit contribuer à lever la suspicion qui plane sur ce pays en raison de l’absence d’un laboratoire antidopage accrédité et la suspension de l’Organisation russe antidopage (RUSADA), le CIO et ses partenaires dont l’AMA entretiennent le flou dans leurs prises de décision, tout en se montrant de plus en plus exigeant et strict lorsqu’il s’agit des athlètes russes.
Pour preuve, l’AMA a encouragé les organisations antidopage à mettre en place un passeport biologique pour tous les athlètes de Russie qui pourraient potentiellement rivaliser à Paris en tant que neutres. Or la logique veut que pour une question d’équité, il serait juste d’introduire cette exigence de l’AMA pour tous les participants potentiels aux Jeux Olympiques et pas seulement pour les Russes.
Assurément, toutes ces manœuvres corroborent la preuve que le CIO ferme les yeux sur les abus et fait deux poids, deux mesures dans ses décisions sur le conflit Israël-Hamas et le conflit Ukraine-Russie.
E.KOUAKOU