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En janvier 2025, l’Afrique du Sud a promulgué la loi sur l’expropriation, visant à corriger les injustices foncières héritées de l’apartheid en permettant la redistribution des terres sans compensation dans certains cas. Cette initiative, bien que soutenue par une grande partie de la population sud-africaine, a suscité des critiques de la part de l’administration américaine. Le président Donald Trump a accusé Pretoria de cibler injustement la minorité blanche, en particulier les Afrikaners, et a qualifié la loi de « discriminatoire ».
En réaction à la réforme agraire, l’administration Trump a pris plusieurs mesures punitives : Suspension de l’aide financière : Les États-Unis ont suspendu leur aide à l’Afrique du Sud, y compris le financement du programme PEPFAR, qui soutenait le traitement de plus de 5 millions de personnes vivant avec le VIH .
L’ambassadeur Ebrahim Rasool a été déclaré persona non grata et expulsé des États-Unis après avoir critiqué ouvertement le président Trump, qualifiant ses politiques de racistes et homophobes. Des discussions ont émergé au sein de l’administration américaine concernant la révision de l’éligibilité de l’Afrique du Sud à l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un accord commercial préférentiel, ce qui pourrait affecter négativement les exportations sud-africaines.
Réactions sud-africaines et implications géopolitiques
Face à ces pressions, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a défendu la souveraineté de son pays en matière de politique intérieure, affirmant que l’Afrique du Sud « ne se laissera pas intimider » par des ingérences étrangères. Par ailleurs, Pretoria a nommé Mcebisi Jonas, ancien vice-ministre des Finances, en tant qu’envoyé spécial aux États-Unis pour tenter de rétablir les relations bilatérales. Ces tensions s’inscrivent dans un contexte plus large de repositionnement géopolitique, l’Afrique du Sud renforçant ses liens avec des pays comme la Russie et la Chine, et adoptant des positions divergentes de celles des États-Unis sur des dossiers internationaux sensibles, tels que le conflit israélo-palestinien.
L’ingérence perçue des États-Unis dans la politique intérieure sud-africaine, notamment à travers des sanctions économiques et des actions diplomatiques, a exacerbé les tensions entre les deux nations. Alors que l’Afrique du Sud cherche à affirmer son autonomie et à poursuivre ses réformes internes, les relations avec les États-Unis restent fragiles, influencées par des divergences profondes sur des questions de souveraineté, de justice sociale et d’alignements géopolitiques.
J.F.PAGNI