Eléphants A’, « une médaille d’argent avec une saveur d’or »
Les Eléphants A’ sont vice-champions d’Afrique. Une belle performance réalisée par la sélection nationale masculine locale de basketball. Ils ont terminé sur la deuxième marche du podium, battus par les Lions de l’Atlas (76-78) en finale de la 2e édition de l’AfroCan, dimanche 16 juillet 2023, au pavillon polyvalent de Luanda. Médaillés d’argent, ils arrivent à Abidjan ce mardi 18 juillet 2023 à 13h55, à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny.
Les hommes de Doh Koné sont tombés sur une formation marocaine plus solide et plus expérimentée. Après un excellent tournoi malgré les nombreuses difficultés auxquelles l’équipe a dû faire face. Zamba Camara (19 points, 7 rebonds, 3 interceptions), Siré Dieng (16 points), Lionel Kouadio (15 points, 7 rebonds), Mike Fofana (10 points, 7 rebonds, 3 interceptions) ont été éblouissants lors de cette finale. « On a pris un pari à 20 : être sur le podium sans bruit en se sacrifiant pour la Côte d’Ivoire pour rendre fiers les Ivoiriens nos familles et nos proches. Le plus important était d’être à Luanda et on a atteint l’objectif. Bravo les garçons, vous rentrez dans l’histoire avec cette médaille d’argent qui a une saveur d’or. 2023 est l’année du rayonnement international de la Côte d’Ivoire par le basketball. Merci à tous pour le soutien », a commenté le président de la Fédération ivoirienne de basketball (Fibb), Mahama Coulibaly. En effet, c’est sans grands moyens financiers que le président de la fédération a mis en mission les Eléphants A’. Il a convaincu les joueurs de se sacrifier en jouant sans primes et sans mise au vert pour la phase finale de l’AfroCan 2023. Face à la flambée des prix des billets d’avion pour l’Angola, la Côte d’Ivoire a failli être forfait pour cette compétition. Pour un budget d’environ 12 millions de Fcfa, la fédération s’est retrouvée à faire face à un coût de près de 20 millions Fcfa pour les billets d’avion, à la veille du départ le 5 juillet. Le président Fibb Coulibaly a dû mettre la main à la poche pour éviter l’humiliation à la Côte d’Ivoire, première nation au monde à s’être qualifiée pour la Coupe du monde 2023 prévue en Indonésie, au Japon et aux Philippines.
La Fédération confrontée à des difficultés financières Malgré l’exploit réalisé par les Eléphants A’ à Luanda, la Fédération n’est pas encore au bout de ses peines puisqu’elle est confrontée en ce moment au financement de la préparation et la participation de la sélection nationale senior à la Coupe du monde 2023. Des incertitudes planent sur la préparation du Mondial qui devait démarrer en Serbie. La Fédération a, d’ailleurs, revu ses prétentions à la baisse. Elle envisage de faire le stage préparatoire de la Coupe du monde en Espagne plutôt qu’au pays de Nicola Jokic. Depuis le 10 juillet, la préparation a démarré sans grands moyens, avec de la volonté et la compréhension des athlètes motivés. « Nous avons beaucoup d’espoir mais nous n’avons aucune visibilité concernant la date à laquelle les fonds seront décaissés. Mais il faut faire attention à ne pas faire porter le chapeau au seul ministre des Sports, Danho Paulin. C’est l’Etat de Côte d’Ivoire que nous ne comprenons pas. Nous avons présenté tous nos projets ainsi que ce que nous voulions comme accompagnement au vice-président de la République. Ce n’est donc pas la faute du ministère des Sports s’il n’y a pas de moyens », a révélé à sportnewsafrica.com, Mahama Coulibaly, avant de préciser : « C’est toute la chaîne de l’Etat avec ce qu’on sait comme lenteur administrative qui nous plonge dans le noir concernant toutes nos activités mais surtout la Coupe du monde à venir ».
La Fédération doit également faire face à la fin de ce mois de juillet, aux charges de l’Afrobasket féminin prévu au Rwanda, pour lequel il n’y a toujours rien en termes de financement. « J’ai été obligé de sécuriser déjà les billets d’avion pour ne pas les voir flamber comme quand les garçons devaient aller en Angola pour l’AfroCan 2023. Nous ne voulons pas casser la dynamique dans laquelle le basketball ivoirien se trouve encore moins briser l’élan des filles déjà marginalisées dans le sport en général. Nous avons donc encore fait des efforts sur nous-mêmes mais j’avoue que nous irons à cette compétition a minima car ça devient pénible à la fin », a expliqué le président de la Fibb.