Dans une déclaration lue le 27 décembre 2023 et adressé aux prêtres, diacres, religieux, religieuses, fidèles laïcs et personnes de bonne volonté, les guides de l’Église catholique en Côte d’Ivoire, fidèles à leur attachement aux valeurs traditionnelles de la famille et au sacrement du mariage, ont affirmé leur désaccord avec la position du Saint-Siège. « Nous vos Archevêques et Évêques, vos guides spirituels de l’Eglise Catholique en Côte d’Ivoire, réaffirmons notre attachement aux valeurs de la famille, du sacrement du mariage entre homme et une femme, tel que l’a voulu Dieu depuis le commencement. Aussi demandons-nous aux Ministres ordonnés de s’abstenir des bénédictions de couples de même sexe et des couples en situation irrégulière », a déclaré Mgr Marcellin Yao Kouadio, président de la conférence des évêques de l’Église catholique de Cote d’Ivoire.
“Confusion et scandale”
Publiée par le dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) le 18 décembre et approuvée par le Pape, la déclaration intitulée “Fiducia supplicans” appelle à répondre favorablement à la demande de bénédiction des couples de même sexe et ceux en situation «irrégulière». Mais sans que ce geste de proximité pastorale ne contienne des éléments s’apparentant de près ou de loin à un rite de mariage. Le président de la conférence des évêques de l’Église catholique de Cote d’Ivoire fait remarquer : « Connaissant la culture de nos peuples fortement attachés aux valeurs découlant de la Loi naturelle en matière de mariage et de famille, nous notons que la réception de cette possibilité que donne la Déclaration Fiducia Supplicans de bénir des couples de même sexe est problématique dans notre contexte ecclésial ». Il ajoute que « Cela heurte nos valeurs ancestrales et culturelles, et donne l’impression que notre Eglise approuve et encourage une réalité intrinsèquement mauvaise, contre-nature et contraire à nos us et coutumes ». « Nous ne pouvons occulter le risque de
confusion et de scandale que pourrait générer la bénédiction des couples de même sexe au sein de notre Église locale », indiquent aussi les Archevêques et Évêques de Côte d’Ivoire, dans cette déclaration.
Mgr Marcellin Yao Kouadio explique que cela est d’autant plus justifié que, selon l’enseignement constant de l’Eglise, « les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés » (cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Persona Humana, n. 8), et sont contraires à la Loi naturelle. « Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie et ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas (cf. Catéchisme de I’Eglise Catholique, n. 2357). Cet enseignement de l’Eglise s’appuie sur l’Ecriture qui considère les unions des personnes de même sexe comme des dépravations graves et abominables (Gn 1, 1-29; Rm 1, 24-27 ; 1Co 6, 10; 1Tm 1, 10). », soutient-il.
Le contexte ivoirien
Si les actes homosexuels n’y sont pas illégaux en Côte d’Ivoire, pour autant il n’existe pas une reconnaissance juridique des couples homosexuels dans le pays. Le gouvernement ne reconnaît pas le mariage homosexuel. Dans ce contexte, les archevêques et évêques soulignent naturellement le conflit potentiel entre la possibilité de bénir les couples de même sexe et les valeurs culturelles et ancestrales fortement ancrées dans la société.