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« Je pense, crois fermement dans les vertus du dialogue, j’appelle à l’organisation d’un conclave national devant réunir autour de la table, le pouvoir, l’opposition, la société civile », a lancé Charles Blé Goudé.
Soulignant qu’organiser ce conclave ne serait ni une défaite pour le pouvoir ni une victoire pour l’opposition, mais un acte de responsabilité en faveur de la paix et de la stabilité. « Ce serait une démonstration en faveur de la paix et la stabilité mais surtout montrer aux ivoiriens que nous qui prétendons parler à leurs noms sommes soucieux de leur santé mentale et de leur équilibre parce que je sais qu’ils en ont besoin », a-t-il expliqué.
Le président du COJEP a souligné que ce dialogue devrait permettre d’aborder toutes les questions politiques qui contribuent à la crispation actuelle « Asseyons-nous autour d’une table et parlons-nous. Au cours de ce conclave dont je parle, il sera l’occasion de poser toutes ces questions politique qui cristallisent l’atmosphère qui surchauffe l’atmosphère. Nous sommes assez responsables. Je ne crois pas que la Côte d’Ivoire soit un pays maudit ».
L’appel intervient dans un contexte tendu marqué par une crise préélectorale dans le pays. A 6 mois de la tenue du scrutin, quatre leaders de l’opposition parmi lesquels Charles Blé Goudé, Guillaume Soro, Laurent Gbagbo et récemment Tidjane Thiam sont exclus du processus électoral en raison de décision judiciaire. Evoquant son cas, l’ancien ministre de la Jeunesse a réaffirmé son engagement : « Je continuerai de me battre. Je n’accepte pas cette décision que je considère comme fondée sur des jugements aux couleurs politiques. » Il a exprimé l’espoir que le droit sera rétabli et qu’il pourra recouvrer ses droits civiques et politiques.
Outre ces exclusions, les divergences avec le pouvoir d’Abidjan portent également sur la crédibilité de la Commission électorale indépendante (CEI) que l’opposition juge inféodée au pouvoir. « En ce qui concerne la commission électorale indépendante (CEI), il y a des réformes dont on ne peut plus faite l’économie. Il faut réformer la commission électorale. Au-delà d’elle, il y a d’autres réformes institutionnelles dont notre pays ne peut plus l’économie », a-t-il exprimé.
Charles Blé Goudé a jeté un regard rétrospectif sur les différentes crises qu’a connu le pays ces dernières années, notamment celle de 2010-2011 qui a fait plus de 3000 mots selon les chiffres officiels des Nations-unies. « Mes chers frères, chères sœurs, j’ai peur. Quand je tends un regard dans le rétroviseur de notre passé encore trop récent, dont les cicatrices sont encore perceptibles », a-t-il rappelé.
Se faisant la voix des populations silencieuses, il a rappelé que de nombreux Ivoiriens vivent dans la peur, loin des débats sur les réseaux sociaux, préoccupés d’abord par leur survie quotidienne. C’est pourquoi, il a insisté sur l’urgence d’agir collectivement pour éviter à la Côte d’Ivoire un nouveau traumatisme comparable à ceux de 2011 et 2020.
A.KONE