« Nous sommes à quelques jours d’une échéance internationale qui va se tenir à Paris, qui sont les Jeux olympiques. Et moi, je suis ici pour dire que non, la délégation israélienne n’est pas la bienvenue à Paris. Les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux olympiques à Paris. Il faut utiliser cette échéance, tous les leviers que nous avons pour créer des mobilisations », a-t-il expliqué face aux applaudissements.
La séquence filmée a depuis été maintes fois partagée sur les réseaux sociaux, suscitant l’indignation de la communauté juive. Le président du Crif, le Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, a condamné la séquence, allant même jusqu’à faire un parallèle entre l’assassinat de onze athlètes israéliens par des terroristes palestiniens aux JO de Munich en 1972… et les mots du député LFI.
« Ce député de La France insoumise met une cible dans le dos des athlètes israéliens…», a affirmé Gérald Darmanin au journal de 20 Heures de France 2, disant qu’il avait été décidé il y a quinze jours que « l’intégralité des équipes » israéliennes qui seraient protégées « 24 heures sur 24 » par les forces de l’ordre pendant la durée des Jeux olympiques, dont la cérémonie d’ouverture se tiendra vendredi.
En finir avec « le deux poids deux mesures »
Contacté par Le Parisien, le député de la troisième circonscription de Seine-Saint-Denis assure défendre une position « claire et constante ». « Je considère que la diplomatie française doit faire pression sur le CIO pour que le drapeau et l’hymne israéliens ne soient pas admis pendant ces Jeux olympiques comme cela est fait pour la Russie. Il faut en finir avec le deux poids deux mesures », juge-t-il. Autrement dit, les athlètes pourraient concourir, mais seulement en délaissant la bannière israélienne.
Et Thomas Portes de rappeler, au passage, l’exclusion passée de certains États à cet événement sportif. « Le CIO a à plusieurs reprises interdit les Jeux olympiques à des pays pour leur rôle dans des guerres et des crimes contre l’humanité. Par exemple l’Afrique du Sud a été exclue des Jeux olympiques pendant 30 ans, entre 1962 et 1992, en réaction à sa politique d’apartheid », développe-t-il. Emmanuel Macron a défendu l’exclusion des JO de Paris de la Russie, qui a envahi une partie de l’Ukraine, et le maintien au sein de la compétition des athlètes représentant Israël, qui n’a pas été « attaquant ».
Déjà en janvier, l’élu LFI avait clarifié sa position sur X, en demandant à ce que le drapeau israélien « ne flotte pas sur les stades et les arènes olympiques ». « Les sportifs israéliens doivent participer, à titre individuel, avec un uniforme blanc, sous drapeau et hymne olympique », avait-il défendu sur X.
De source diplomatique israélienne, on se refuse à tout commentaire au sujet « du discours de LFI ». Mais la vigilance reste de mise pour assurer la sécurité des athlètes. « Il y a depuis plusieurs mois une collaboration très forte entre les autorités françaises et israéliennes pour protéger la délégation israélienne », fait-on savoir. « La délégation va participer aux JO comme toutes les autres. Il y a des uniformes, des drapeaux, la cérémonie d’ouverture. Dans le village olympique, les athlètes portent les uniformes. »
Signe d’un climat pourtant tendu, la délégation israélienne aurait débarqué, la semaine passée en toute discrétion, au village olympique. « Tu passes à côté tu ne sais même pas que c’est eux », racontait une employée au Parisien.
A.K. Avec AFP