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En octobre 2017, au moment où il achevait la rédaction de son ouvrage, publié en 2018 aux éditions Michel Lafon, le journaliste Venance Konan, chroniqueur à Fraternité Matin, révèle dans sa chronique du 11 mars 2025 intitulé « Sacrée aide ! » qu’il avait participé à un séminaire organisé par la Cour des comptes ivoirienne, à l’intention des directeurs généraux et présidents des conseils d’administration des entreprises publiques de Côte d’Ivoire. Le séminaire était financé par l’USAID ». Il avait écrit ces lignes à la page 16 de son livre : « si le noir n’est pas capable de se tenir debout, laissez-le tomber. Tout ce que je vous demande, c’est de ne pas l’empêcher de se tenir debout ».
Sept ans plus tard, il rappelle que Donald Trump vient de démanteler I’USAID. « Comment allons-nous organiser nos séminaires désormais ? J’ai vu sur les réseaux sociaux une courte vidéo dans laquelle le président américain disait que l’aide américaine avait rendu les pays africains paresseux », explique-t-il les réactions après la décision du Président américain. Et de souligner : « Pendant longtemps l’Afrique subsaharienne a cru qu’elle ne pouvait pas vivre sans aide. Au point que pour tout et pour rien, elle tendait la main aux autres. Même pour construire des banales latrines, comme j’en ai vu au Benin, au Togo et en Côte d’Ivoire, Ce qui fait dire à Axelle Kabou qui publia en 1991 un essai intitulé « Et si l’Afrique refusait de développement ? » : les Africains restent largement persuadés que leur dessin doit être pris en charge par des étrangers ».
Le chroniqueur faire remarquer que pour ces personnes, les prétentions civilisatrices de l’Occident ne s’arrêtent pas avec les indépendances. Il fait remarquer que l’Afrique noire reste profondément humiliée par l’idée même de développement qu’il considère que c’est une tâche qui relève légitimement des obligations du colonisateur. « Donald Trump vient de nous ramener à la réalité. Nous devons nous débrouiller tout seuls. C’est le message qu’il a envoyé aux Européens en ce qui concerne leur sécurité. Si l’Afrique persiste à se tenir assise à attendre que ce soit les autres qui prennent en charge son destin, on la laissera tomber », met-il en garde rappelant que sans état d’âme, le président américain a proposé de déplacer les Palestiniens de la bande Gaza pour s’y installer et en faire une Côte d’Azur. « C’est sous nos yeux impuissants que ces Palestiniens ont été massacrés à grande échelle par Israël, pour préparer justement la déportation future des survivants », interpelle Venance Konan.
« Ouvrons enfin les yeux »
« Ouvrons enfin les yeux. J’écrivais à la fin de mon livre cité plus haut que « si la nécessité s’impose demain de se débarrasser des Africains pour occuper leurs terres, les autres le feront sans état d’âme. Cela a déjà été fait dans l’histoire aux Caraïbes, en Amérique, en Australie et dans certaines régions d’Afrique ils trouveront, comme par le passé, des Africains pour faire le sale boulot. D’autre part, malgré toutes les bonnes âmes qui se trouvent en Europe, il arrivera le moment où ce continent refusera totalement de recevoir tous les miséreux venant d’Afrique », prévient encore le journaliste-chroniqueur. Il en veut pour preuve, le drame des populations dans l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis plus de vingt ans « l’on y massacre les populations pour un jour y occuper les terres et s’accaparer les richesses » Aujourd’hui, dans tous les pays d’Europe et aux Etats Unis, des frontières qui se ferment. Des milliers de personnes sont déportés dans d’autres pays.
Le président Donald Trump a signé un décret le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, ordonnant un gel de l’aide étrangère américaine pour 90 jours, le temps d’un réexamen complet afin d’évaluer sa conformité avec la politique qu’il entend mener, notamment contre les programmes favorisant l’avortement, le planning familial ou encore prônant la diversité et l’inclusion.
L’offensive contre les dépenses publiques se poursuit aux États-Unis. L’administration Trump a annoncé, mercredi 26 février, tailler massivement dans l’aide internationale américaine, en supprimant 92 % des financements de programmes à l’étranger par l’agence américaine de développement (Usaid) pour « faire économiser près de 60 milliards de dollars aux contribuables ».
Axel KONE