Ils sont venus et repartent avec le trophée Webb Ellis sous le bras. Tenants du titre après leur sacre au Japon, il y a quatre ans, au détriment de l’Angleterre (15-6), les Boks sont parvenus à conserver leur bien le plus précieux en France. Les Sud-Africains, couronnés en 1995, 2007 et 2019, ont pris le meilleur sur les All Blacks (11-12), samedi 28 octobre, en finale de la Coupe du monde, pour s’adjuger leur quatrième titre, un record dans l’histoire de la compétition.
Mais réaliser le doublé, seulement réussi par la Nouvelle-Zélande (2011 et 2015) avant eux, n’a pas été de tout repos. L’Afrique du Sud du tandem Erasmus-Nienaber est passée par toutes les émotions. Deuxième de sa poule, le champion du monde sortant a bataillé dans les éliminations directes.
Une frayeur en phase de poules
L’aventure de l’Afrique du Sud débute le 10 septembre, à Marseille. Les hommes de Jacques Nienaber s’extirpent du piège écossais grâce à une belle deuxième période (18-3), puis enchaînent sans trembler face à la Roumanie (76-0), une semaine plus tard, à Bordeaux. Les Boks ne sont plus qu’à un succès d’une qualification en phase à élimination directe.
Vient le choc tant attendu face à l’Irlande. Le XV du Trèfle, alors première nation mondiale et qui n’a pas perdu la moindre rencontre depuis plus d’un an, fait figure de favori dans la compétition. Au Stade de France, ce qui semblait encore inimaginable il y a quelques années se produit : défaillants face aux perches, les Sud-Africains s’inclinent (8-13) pour la quatrième fois de leur histoire en phase de groupes. Ils se hisseront tout de même en quarts de finale grâce à leur succès sans trembler face aux Tonga (49-18).
Un quart de finale mémorable
Un défi d’un tout autre calibre se dresse alors face à eux : en quarts de finale, les Springboks doivent écarter la France, hôte du Mondial, qui rêve à mots découverts d’un premier sacre planétaire. Mais pas question pour les Boks de rendre leur couronne si facilement. Malgré une grosse pression française, les coéquipiers de Siya Kolisi profitent de chaque erreur tricolore pour faire tourner leur compteur. À la pause, ils s’approchent toutefois de la sortie : les Bleus de Fabien Galthié sont devant (22-19).
Mais les grands matchs se jouent souvent sur des détails. Ils auront été, le temps d’un soir, favorables aux Springboks. Un essai sud-africain en fin de match (67′) et une pénalité (69′) permettront aux champions du monde en titre de reprendre l’avantage (28-29, score final). Une plaie ouverte pour le XV de France, la poursuite du rêve pour l’Afrique du Sud.
Une demi-finale au bout du suspense
La demi-finale, face à des Anglais sérieux, mais moins inspirés depuis plusieurs années et sans certitudes face à des gros morceaux, apparaissait comme une formalité. Il n’en sera finalement rien. Bousculés, presque éteints, les Sud-Africains passent tout près de la sortie. Ils s’en remettront, comme souvent, au pied d’Handré Pollard. L’ouvreur inscrit une pénalité à deux minutes du terme, et envoie son pays en finale de la Coupe du monde (16-15).
La suite, on la connaît. Au terme d’une finale fermée, le point a encore été favorable aux Springboks, tombeurs 11-12 de la Nouvelle-Zélande, dans le choc pour la 4e étoile. “Les trois derniers matchs étaient difficiles, on a gagné d’un point”, a souri au micro de TF1 le troisième ligne sud-africain, Pieter-Steph du Toit, élu “homme de la finale”. “Dans notre équipe on aime bien le ‘drama’, cela nous a aidé à avancer et on a bien vu la résilience de toute l’équipe et de toute l’Afrique du Sud.”