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Ce duel dépasse le simple cadre des trois points. Après avoir remporté la Can 2023 à domicile, la Côte d’Ivoire est attendue comme l’un des poids lourds africains sur la route du Mondial. Tout faux pas à Abidjan viendrait fragiliser l’élan de confiance retrouvé auprès du public. En face, le Burundi joue sa dernière carte. Troisièmes avec six points de retard sur la Côte d’Ivoire, les Hirondelles doivent absolument gagner pour continuer à rêver, au moins via les barrages. Une défaite scellerait pratiquement leur élimination. L’urgence de leur situation en fait un adversaire dangereux, prêt à tout tenter pour renverser les pronostics.
Au match aller, les Ivoiriens avaient souffert pour s’imposer à Bujumbura. Un unique but d’Evann Guessand, bien servi par Sébastien Haller à la 16e minute, avait suffi. Mais la prestation avait laissé un goût d’inachevé, preuve que les Hirondelles savent bousculer les Éléphants. Face au Burundi et au Gabon, deux adversaires aux profils bien distincts, le sélectionneur Emerse Faé a souligné que l’objectif, « c’est d’imposer notre rythme et notre style. On veut faire courir nos adversaires, être efficaces et profiter du fait que les joueurs sont en jambes après une grosse préparation estivale ». Le technicien ivoirien n’ignore pas les déclarations du sélectionneur du Burundi, marié à une Ivoirienne, qui a affirmé « ne pas avoir peur » des Éléphants. Réponse sereine de Faé : « C’est normal qu’il dise cela, il vient avec des ambitions. Tant mieux pour nous, cela ouvrira des espaces que nos attaquants sauront exploiter. »
Malgré l’enjeu, le coach refuse de parler de pression. « Ce sont deux matchs importants, mais nous sommes des compétiteurs. On sait ce que ça représente, mais on aborde ça avec sérénité. Le but est clair : prendre six points pour se rapprocher du Mondial et préparer la suite avec confiance. », a soutenu le patron du banc des Eléphants qui a assuré que les joueurs sont animés par la même détermination. « Aucun n’a encore disputé une Coupe du monde. L’envie est immense, l’implication totale. Leur état d’esprit est très positif, ils sont pressés de se retrouver pour travailler et avancer vers cet objectif », a confié Emerse.
Ce qui est en jeu pour la Côte d’Ivoire lors de ces deux journées, c’est de regagner la première place du groupe et affirmer son statut de favori, confirmer que la victoire à la Can n’était pas un exploit isolé mais le début d’un cycle gagnant, maintenir la ferveur populaire et la confiance autour de la sélection, essentielle dans la perspective du Mondial 2026, arriver à Franceville avec l’avantage psychologique d’un leader.
Ce match contre le Burundi est bien plus qu’une étape qualificative. C’est un test de solidité mentale, une épreuve de constance et un symbole : la Côte d’Ivoire doit montrer qu’elle est prête à assumer son statut de grande nation du football africain.
Eric KOUAKOU