En effet, l’Agence mondiale antidopage (Ama) a été grandement secouée par des révélations de presse fin avril sur les contrôles positifs de 23 nageurs chinois à la trimétazidine début 2021 non suivis de sanctions. L’instance dit avoir retenu la thèse d’une « contamination alimentaire environnementale » et réfute toute volonté de dissimuler ces cas.
Selon Dick Pound, leur application (les Américains) de la loi Rodchenkov, qui leur permet de poursuivre toute personne liée à un cas de dopage partout dans le monde, risque même de mettre en péril leur accueil des Jeux d’été en 2028 et d’hiver en 2034. « Cette législation n’est pas conforme au code antidopage, a déclaré le Canadien à l’agence Reuters. Je pense que l’une des mesures que l’AMA va prendre à ce stade est de confier cette question au comité d’examen de la conformité. Et lorsque le sujet sera examiné, il sera décidé que les États-Unis ne sont pas conformes. Cela signifierait qu’ils ne pourraient pas accueillir les Jeux olympiques. »
Précision importante : Dick Pound, aujourd’hui âgé de 82 ans, a présidé l’Ama entre 1999 et 2007. « Il faut se rappeler le contexte de cette affaire, a poursuivi l’ancien avocat. Il s’agissait d’une compétition nationale, une compétition interne à la Chine, il n’y avait pas un Américain à moins de 6.000 miles. Maintenant, tout d’un coup, ils essaient de faire passer cela pour une violation de la loi Rodchenkov. C’est absurde. Je pense que l’Usada (l’Agence américaine antidopage) et les États-Unis risquent de se mettre hors-jeu d’une manière qui pourrait compromettre les Jeux de 2028 et de 2034. »
Dick Pound n’est pas le premier à mettre en avant le danger que pourraient courir les Etats-Unis en s’obstinant dans leur enquête fédérale sur l’affaire des 23 nageurs chinois blanchis par l’Ama. La semaine passée, l’Association des fédérations internationales olympiques d’été (Asoif) a tenu un discours très comparable, expliquant dans un communiqué que la décision des Etats-Unis de citer à comparaitre le directeur exécutif de World Aquatics, Brent Nowicki, risquait de compromettre l’organisation de compétitions internationales sur le sol américain. Une position, et une menace, partagées le même jour par la Winter Olympic Federations (Wof), le pendant hivernal de l’Asoif.
E.KOUAKOU