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Abdoulaye Bamba, vous êtes passé par l’Italie, la Juventus, Dijon. Qu’est-ce qui vous a amené à signer à Angers en 2017 ?
En 2017, je sortais de six mois sans club à cause de problèmes avec des agents. Puis une opportunité s’est présentée : Angers cherchait un latéral après la blessure de Yohan André. Mon agent actuel, Mickaël Henshaw, m’a appelé. Il m’a dit : « Abdo, viens vite à Paris, j’ai peut-être une bonne nouvelle. » J’ai fait quelques jours de préparation avec lui, et un soir, il m’a montré son téléphone : « Demain, on va à Angers. » Tout est parti de là.

Quelle a été la plus grande différence entre le championnat que vous quittiez et la Ligue 1 ?
En Italie, je n’avais pas encore joué en pro, mais à la Juventus, on avait beaucoup le ballon. En France, que ce soit en Ligue 2 ou en Ligue 1, c’était différent : mes équipes avaient moins la possession. J’ai dû me reformer tactiquement et acquérir de vraies notions défensives. J’étais fort en contre-attaque, mais il fallait que je devienne un meilleur défenseur.
Vous entamez votre dixième saison à Angers. Qu’est-ce qui vous a permis de rester si longtemps fidèle au club ?
La stabilité et la vie de famille. J’ai eu d’autres sollicitations, mais on se sentait bien à Angers. Je n’avais pas vraiment l’esprit de partir.
Sur vos 183 matchs disputés, y a-t-il un moment qui vous a particulièrement marqué ?
Oui, mais c’est un match que je n’ai pas joué : la demi-finale de Coupe de France 2017, avant d’aller en finale. J’étais en tribune et j’ai ressenti toutes les émotions. Ce match m’a marqué autant que si j’avais été sur le terrain.
Votre rôle au sein de l’équipe a-t-il évolué au fil des années ?
Oui, forcément. Avec l’expérience, on prend ce rôle de rassembleur, entre anciens et jeunes. On n’a pas beaucoup de moyens, alors l’état d’esprit est essentiel.
Votre polyvalence vous a-t-elle aidé dans votre carrière ?
Oui. Je n’étais pas toujours titulaire au départ, mais ma polyvalence m’a permis de gagner du temps de jeu, puis de m’imposer et d’avoir de la continuité.
Vous avez porté le maillot de la Côte d’Ivoire à quatre reprises. Que représente cette expérience pour vous ?
Une immense fierté, mais aussi un petit goût amer. J’aurais pu avoir plus de sélections sans certaines blessures. Avant la CAN 2019, je devais être dans le groupe, mais je me suis blessé juste avant. C’est mon seul regret : ne pas avoir disputé une CAN. Ma première sélection reste un souvenir magnifique, surtout pour ma famille.
Votre passage en sélection a-t-il changé votre façon d’aborder les matchs en club ?
Peut-être que cela m’a donné plus de responsabilités, et mes coéquipiers me regardaient différemment. Mais ça ne m’a pas empêché de continuer à jouer naturellement. J’aime avoir cette responsabilité supplémentaire.
Comment décririez-vous l’état d’esprit du groupe angevin aujourd’hui ?
Franchement, je suis très content. On pourrait penser qu’avec beaucoup de jeunes, il faut constamment les rappeler à l’ordre. Mais ce n’est pas le cas. Ils ont envie, ils écoutent, ils se donnent. C’est très positif.
Quel conseil donnez-vous aux jeunes qui arrivent ?
De rester à l’écoute et de jouer leur jeu sans pression. Nous sommes là pour les conseiller, comme les anciens l’ont fait avec nous. Ça permet de gagner du temps.
Quelle est l’importance du lien entre jeunes et anciens ?
C’est essentiel. Mélanger la fougue des jeunes avec l’expérience des anciens, ça donne un bon équilibre. Et c’est ce dont nous avons besoin cette saison.
Quels sont vos objectifs personnels pour cette saison ?
Rester moi-même, apporter mon expérience et mon état d’esprit. Être prêt physiquement pour répondre aux exigences de la Ligue 1, comme chaque saison.

Et collectivement avec le SCO ?
L’objectif principal reste le maintien. Si on peut viser un top 10, ce serait une belle surprise. Mais tant qu’on assure le maintien, ce sera magnifique.
Pensez-vous déjà à l’après-carrière ?
Pour l’instant, non. Si j’ai prolongé, c’est parce que je suis encore à 100%, mentalement et physiquement. Bien sûr, à mon âge, on y pense un peu, mais ce n’est pas encore d’actualité.
En dehors du terrain, comment décririez-vous votre vie à Angers ?
Simple et discrète, comme moi. C’est une ville calme et agréable, et c’est aussi pour ça que j’y suis resté si longtemps.
Si vous deviez résumer votre parcours angevin en un mot ?
Fidélité. Avec abnégation et amour du maillot. C’est ce que j’essaie de transmettre aux jeunes.
Un dernier mot pour les supporters ?
Franchement, je leur demande de nous soutenir, de continuer comme ils font. D’être fidèles à ce maillot, à leurs joueurs. Dans les moments difficiles, de vraiment rester avec nous parce qu’on aura vraiment besoin d’eux cette saison plus que jamais. Je les remercie d’ailleurs pour le soutien qu’ils nous donnent au quotidien. Ça nous fait du bien.
Réalisée par Jean-François PAGNI