Getting your Trinity Audio player ready...
|
Un front européen sous tension
Face à l’annonce, le mercredi 12 février, de nouvelles négociations de paix entre les États-Unis et la Russie sous l’impulsion de Donald Trump, la majorité des capitales européennes ont réaffirmé leur soutien à Kiev et réclamé une place à la table des discussions. Antonio Costa, président du Conseil européen, a déclaré jeudi : « La paix en Ukraine et la sécurité de l’Europe sont indissociables. (…) Il n’y aura pas de négociations crédibles et fructueuses, ni de paix durable, sans l’Ukraine et sans l’UE. »
Toutefois, cette volonté d’union est mise à rude épreuve par certaines dissensions internes. La Hongrie et la Slovaquie, en particulier, prennent leurs distances avec la position officielle de Bruxelles. Viktor Orban, Premier ministre hongrois et soutien affiché à la fois de Donald Trump et de Vladimir Poutine, a vivement critiqué l’approche de l’UE. Dans un message publié sur X, il a déclaré : « La position de Bruxelles, qui consiste à soutenir le massacre aussi longtemps que nécessaire, est moralement et politiquement inacceptable. »
Rome entre deux feux
Si Budapest et Bratislava s’opposent clairement à la ligne européenne dominante, d’autres capitales, comme Rome, adoptent une posture plus nuancée. L’Italie semble hésiter entre le choix de la solidarité européenne et une approche plus pragmatique alignée sur la stratégie américaine. Cette incertitude illustre les difficultés de l’UE à présenter un front uni face à des enjeux géopolitiques majeurs.
La situation actuelle met en lumière les fractures internes au sein de l’Union européenne, confrontée à des divergences d’intérêts et d’approches stratégiques. Alors que certains insistent sur la nécessité d’une implication directe de l’UE dans les négociations, d’autres préfèrent adopter une posture plus critique ou prudente. Cette difficulté à parler d’une seule voix pourrait affaiblir la position européenne dans un dossier aussi crucial que la paix en Ukraine.
J.F.PAGNI