« Un tribunal de Moscou a placé en état d’arrestation un autre participant à l’attentat terroriste du Crocus City Hall », salle de concert où au moins 139 personnes ont péri vendredi, ont annoncé les autorités judiciaires sans détailler ce qui est reproché à cet individu. Selon elles, il s’agit d’un ressortissant du Kirghizstan, un pays d’Asie centrale voisin du Tadjikistan, d’où sont originaires les quatre assaillants présumés, selon les médias d’État russes.
Deux des suspects arrêtés pour leur participation à l’attentat perpétré vendredi à Moscou ont voyagé librement entre la Russie et la Turquie, qu’ils ont quittée ensemble par avion le 2 mars pour retourner en Russie, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire turque. « Les deux individus étaient libres de se déplacer sans entrave entre la Russie et la Turquie en l’absence de mandat d’arrêt à leur encontre », a précisé ce responsable sous couvert d’anonymat.
Pour la première fois depuis l’attaque, Vladimir Poutine a imputé lundi l’attentat de Moscou à des « islamistes radicaux », tout en disant se préoccuper principalement d’en connaître les commanditaires et bénéficiaires, et en liant la tragédie aux « attaques contre la Russie » du régime ukrainien et de ses alliés.
« Nous savons que [ce] crime a été commis par des islamistes radicaux ayant une idéologie contre laquelle le monde islamique se bat lui-même depuis des siècles », a-t-il déclaré lors d’une réunion gouvernementale. « Ce qui nous intéresse, c’est le commanditaire », a-t-il ajouté, en appelant à une enquête « professionnelle ». « Pourquoi les terroristes, après leur crime, ont essayé de partir en Ukraine ? Qui les attendait là-bas ? Ceux qui soutiennent le régime de Kiev ne veulent pas être des complices de la terreur et des soutiens du terrorisme, mais beaucoup de questions se posent », a-t-il dit.
« On se demande à qui cela profite ? Cette atrocité peut être un nouvel épisode de la série de tentatives de ceux qui, depuis 2014, combattent notre pays à travers le régime néonazi de Kiev », a-t-il affirmé. « Et les nazis, c’est bien connu, n’ont jamais dédaigné utiliser les méthodes les plus sales et les plus inhumaines pour atteindre leurs objectifs », a-t-il déclaré.
Kiev et les Occidentaux ont vigoureusement démenti toute relation entre les autorités ukrainiennes et les auteurs de cette attaque qui, selon un nouveau bilan annoncé lundi soir, a fait au moins 139 morts et 182 blessés.