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C’est le capitaine Azaria Sorgho qui a mis la puce à l’oreille de l’opinion nationale et internationale, hier mercredi 27 novembre 2024 aux environs de 21 heures sur la chaine nationale.
Pendant que ce dernier passe de bon moment en belle-famille à Abidjan, son frère cadet, François Compaoré est lui cité par les militaires au pouvoir à Ouagadougou comme le chef d’orchestre d’une vaste opération de vente de terrain datant de 2001 à 2022. Cette fois-ci, « le Petit Président » d’hier et sa belle-famille sont dans de salle draps devront faire face à la justice burkinabè afin de s’expliquer sur l’acquisition de certains biens.
Selon le capitaine Azaria Sorgho, membre du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), ces révélations mettent en lumière une vaste opération de détournement de biens publics, menée sur plus de deux décennies. Au cœur de ce scandale se trouve la Société de Construction et de Gestion Immobilière du Burkina (SOCOGIB). Privatisée en 2001, elle est devenue la propriété de sociétés liées à Alizèta Ouédraogo, belle-mère de François Compaoré. Selon les accusations, cette privatisation aurait servi de prétexte à une véritable prédation foncière.
« Les chiffres donnent le vertige : 437 hectares de terres attribués en 2003, plus de 24 milliards de francs CFA générés par des ventes de parcelles entre 2001 et 2022, et une taxation fiscale quasi inexistante. Une partie de ces terres aurait été cédée à des prix dérisoires, parfois sans contrepartie financière. Les autorités militaires dénoncent un « système de pillage organisé », où des entreprises comme AZIMMO et Tanz Aliz, toutes affiliées à la famille Ouédraogo, auraient revendu les biens publics à des fins lucratives ».
Entre 2017 et 2022, les irrégularités se sont multipliées : plus de 3 000 parcelles auraient été attribuées gratuitement à des sociétés appartenant à des proches des Compaoré, au détriment de l’État et de la population. La perte pour les finances publiques est estimée à plusieurs milliards de francs CFA. Des transactions opaques, un enrichissement illicite et un mépris des règles de bonne gouvernance sont au cœur des accusations.
Face à ces révélations, la transition dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré promet des sanctions exemplaires. « La justice sera saisie pour appliquer la rigueur de la loi », a affirmé le capitaine Sorgho. Des mesures sont en cours pour récupérer les biens spoliés et traduire les responsables devant les tribunaux. Par ailleurs, un appel a été lancé à la population pour dénoncer les abus et éviter toute transaction avec les sociétés incriminées. La lutte contre la corruption devient une priorité pour restaurer les valeurs d’intégrité et de transparence au Burkina Faso.
Rappelons que François Compaoré se trouve actuellement entre les mains de la justice française qui refuse de l’extrader au Burkina Faso pour des faits d’accusation d’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de l’étudiant David Ouédraogo. Notons également que la plupart des personnes citées sont actuellement en exil hors du Burkina Faso et la junte aura maille à mettre la main sur ces « influents hommes et femmes d’affaires ».
Source télévision nationale burkinabè