En effet, depuis le Bureau politique du samedi 14 octobre 2023 au siège du Pdci-Rda à Cocody, le parti s’est divisé en plusieurs camps. Chaque camp désirait la présidence du Pdci-Rda. Différents blocs se sont formés. Et le nouveau président élu à l’issue du congrès extraordinaire du vendredi 22 décembre 2023 devra recoller les morceaux. L’organisation de ce congrès électif a causé des frustrations et laissé des séquelles.
Le nouveau président du parti septuagénaire doit maintenant multiplier les initiatives pour rétablir la cohésion au sein du Pdci-Rda. Sans cette cohésion interne, le principal parti d’opposition aura du mal à reconquérir le pouvoir d’État au terme de l’élection présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire.
Justement, un autre défi important pour le nouveau président du Pdci-Rda sera d’organiser la Convention du parti qui désignera le candidat de cette formation politique pour l’élection présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire. Certes, le 8e congrès extraordinaire, dans l’une de ses résolutions, prévoit que « le président élu est le candidat du Pdci-Rda à la convention d’investiture pour les élections présidentielles de 2025 », mais il est évident que le nouveau président devra gérer les ambitions présidentielles de ténors comme Jean-Louis Billon, et probablement, Thierry Tanoh.
Toujours dans la perspective de 2025, le nouveau président du Pdci-Rda devra trancher en ce qui concerne les débats autour de la poursuite ou non de l’alliance électorale avec le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (Ppa-Ci) présidé par Laurent Gbagbo. Ce dernier, ex-président de la République de Côte d’Ivoire, avait clairement indiqué face à la presse nationale et internationale, le mardi 22 août 2023 à son cabinet, à Abidjan-Cocody Angré, que son rôle n’est pas d’organiser l’opposition ivoirienne mais plutôt de ramener son parti au pouvoir d’État en 2025.
Alliance ou non
Au sein du Pdci-Rda, la question de la poursuite de l’alliance avec le Ppa-Ci divise depuis les résultats mitigés des élections locales et sénatoriales de septembre 2023. Certains militants et cadres du Pdci-Rda sont pour un renforcement de l’alliance avec le Ppa-Ci, parti de gauche. Mais d’autres penchent pour un nouveau rapprochement avec le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).
Ainsi, le nouveau président du Pdci-Rda aura, au titre de ses missions principales, à faire un choix éclairé, et à convaincre son parti du bien fondé de ce choix, toujours dans la perspective de la présidentielle de 2025. Ce choix est crucial dans la mesure où il pèsera dans la balance de ces joutes électorales décisives.
Au total, ce sont autant de dossiers sur lesquels est attendu Tidjane Thiam. Et cette attente ne concerne pas seulement les militants et cadres du Pdci-Rda mais également le Ppa-Ci, parti d’opposition allié, et le Rhdp, le parti libéral au pouvoir.
Jean Christophe Papet