Ces deux athlètes ne sont pas à leurs premiers faits d’arme sur la piste. Elles viennent de démontrer à nouveau que le sprint féminin ivoirien se porte bien. Et que la relève est assurée derrière Murielle Ahouré et Marie-Josée Ta Lou. Lors des Jeux de la Francophonie à Kinshasa, du 28 juillet 2023 au 6 août 2023, en RD Congo, Maboundou Koné (première) et Jessika Gbaï (deuxième), arrivées aux deux premières places de la finale dames du 100m, ont confirmé la domination de la Côte d’Ivoire dans le sprint féminin africain. Le mardi 1er aout 2023, elles ont dominé le 100m féminin réalisant un doublé qui a annoncé une sorte de début de passage de témoin
C’était le signal au moment où les monuments Marie-Josée Ta Lou et Muriel Ahouré sont sur leurs dernières foulées. Depuis plusieurs années grâce à Marie-Josée Ta Lou, qui détient le record d’Afrique du 100m, et Murielle Ahouré, détentrice du record d’Afrique du 60 m, le sprint féminin continue de tenir son rang dans la hiérarchie continentale. En effet pendant près d’une décennie, ces deux athlètes ont dominé le sprint ivoirien et africain. Mais aujourd’hui, elles commencent sans doute à entendre au loin les pas assourdissants de leurs cadettes qui arrivent à grandes enjambées.
À 35 ans passées pour Marie-Josée Ta Lou et 37 ans pour Murielle Ahouré, les reines du sprint sont en effet sur leurs dernières foulées. Maboundou et Jessika se rapprochent, mais, sur leurs ambitions, elles gardent quand même la distance qu’impose le respect pour les anciennes. « Elles (Ndlr : Ta Lou et Ahouré) nous encouragent et sont toujours là pour nous », rappelle Jessika Gbaï (médaillée d’or), 25 ans. À 27 ans, Maboundou, la médaillée d’argent n’en dit pas moins, même si elle ose timidement parler de ses ambitions. « Chacune d’entre nous à son talent. Ce sont nos aînées, on essaye de faire au mieux pour les rejoindre ou les dépasser. On ne se compare pas à elles, mais elles sont de très bonnes grandes sœurs, de très bons exemples. ».
Aujourd’hui, c’est la Direction technique de l’athlétisme de la Fédération ivoirienne qui peut se frotter les mains d’avoir une si bonne réserve et une relève déjà prête. « Le doublé, c’est la course idéale. C’est ce qu’on espérait. On l’a eu. Nous faisons tout pour qu’il n’y ait pas de rupture. Même si Ta Lou et Ahouré se retirent, le sprint ivoirien va continuer d’évoluer avec la jeune génération », se réjouit Poda Sié, directeur technique national de la Côte d’Ivoire, présent à Douala avec ses protégées. Le Dtn n’est pas surpris de voir Maboundou Koné dans cette forme. « Elle a énormément progressé cette année. C’est une athlète d’avenir, elle fera parler d’elle… », a-t-il souligné.
J.F.PAGNI