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Cette première journée, tenue en présence de l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Japon, SEM Désiré Wulfran Gbolié Ipo était placée sous le signe de la découverte culinaire. Elle a servi à la fois d’introduction sensorielle et de stratégie diplomatique dans un Japon avide de nouvelles expériences culturelles et économiques.
Marmites et casseroles chauffantes, farine de maïs, gombo, attiéké, poulet et beurre de cacao. Ce sont les ustensiles de cuisine et la matière première qu’il a fallu aux chefs Viviane Kouamé et Gérard Koffi pour réaliser trois recettes du pays. Le kabato à la sauce gombo, le choukouya de poulet à l’attiéké et le chocolat made in Côte d’Ivoire.
Le chef Gérard, qui a présenté le kabato au gombo et le choukouya à l’attiéké, a une expérience de 22 ans au pays du soleil levant : « Les Japonais consomment beaucoup le gombo. Mais, sous la forme de sauce, c’est la première fois. C’est une nouvelle recette qu’ils découvrent, avec le kabato en accompagnement ».
« J’ai adoré les plats que j’ai goûtés aujourd’hui. J’ai voyagé dans plusieurs pays africains, mais je n’avais encore jamais mangé ça. Le gombo préparé ainsi est très différent de notre cuisine japonaise. C’est vraiment délicieux », a confié Hiroshi Okamoto, enseignant japonais.
Tout comme l’attiéké qui est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Quant à Viviane Kouamé, Prix d’excellence 2024 du meilleur artisan chocolatier, ses tranches de mangue séchées enrobées, son gbofloto nappé (galettes de farine de blé) et ses divers gâteaux au chocolat ont donné une autre appréciation du cacao ivoirien transformé. « Le goût est extraordinaire », s’est enthousiasmé un artisan japonais, regrettant l’absence du chocolat ivoirien sur les étals locaux. Une lacune que la délégation ivoirienne souhaite combler.
Produit d’appel
Une véritable offensive culinaire menée par l’Agence Côte d’Ivoire Export qui assure le commissariat général de la participation du pays à Expo Japon 2025. En débutant la semaine ivoirienne par la culture culinaire, cette agence veut faire vivre l’adage qui dit que c’est autour de la table qu’on consolide l’amitié. Établir un pont entre la Côte d’Ivoire et le Japon à travers la cuisine est apparu comme une approche stratégique. Le directeur général de l’Agence Côte d’Ivoire Export, également commissaire général du pavillon Côte d’Ivoire, Kaladji Fadiga, souligne alors : « La Côte d’Ivoire se présente à vous aujourd’hui sous le label «Terre des saveurs», une vitrine emblématique de notre stratégie nationale de promotion touristique «Sublime Côte d’Ivoire», une destination touristique majeure en Afrique, valorisant son patrimoine naturel, culturel, artistique et humain ».
Kaladji Fadiga emporte, du coup, son auditoire dans une balade de senteurs à travers la Côte d’Ivoire en ces termes : « De la douceur sucrée de la mangue d’Odienné (au Nord), à la puissance aromatique du cacao d’Abengourou (Sud-Est), de la délicatesse du poisson braisé d’Abidjan au raffinement du foutou à la sauce graine de Yamoussoukro (Centre), la Côte d’Ivoire est un voyage sensoriel, une invitation à la découverte des goûts authentiques d’une Afrique vibrante et généreuse ». L’art culinaire devient, automatiquement, un produit d’appel. Séduire d’abord les partenaires potentiels du pays par la finesse des plats ivoiriens, ensuite les attirer et enfin les sédentariser.

Le chef Gérard a présenté le kabato au gombo et le choukouya à l’attiéké, a une expérience de 22 ans au pays du soleil levant (Ph : DR)
Autre temps fort : un mini Hackathon culinaire, qui a vu naître des créations fusion innovantes, comme le maki d’attiéké au thon fumé et feuille de manioc, les cookies au gnangnan en poudre ou encore « l’attiéké cantonnais » au saké. Ces plats illustrent à merveille les synergies possibles entre les traditions culinaires des deux pays.
« La gastronomie est un excellent moyen d’expression culturelle et diplomatique. Par la pratique, nous transmettons notre identité, et ouvrons la voie à des échanges commerciaux fructueux. L’Expo 2025 n’est pas qu’une vitrine, c’est un levier stratégique pour positionner la Côte d’Ivoire comme acteur majeur sur les marchés asiatiques », a conclu le commissaire général.
Le Pnd dans le viseur
C’est pourquoi au ministère du Commerce et de l’Industrie, l’on déclare que la Côte d’Ivoire est prête à accueillir le monde, à partager son hospitalité légendaire et à offrir le meilleur de son patrimoine. C’est le sens de la participation du ministère du Tourisme et des Loisirs ainsi que celui du Commerce et de l’Industrie au Plan national de développement (Pnd).
En effet, en suivant l’origine des saveurs, les opérateurs seront par la suite captés par les opportunités d’affaires qu’offre le pays. Toute chose qui explique qu’après l’exposition de mets ivoiriens, l’organisation prévoit, ce jeudi, un forum économique. Il se fera en présence du ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba. « Côte d’Ivoire, terre d’opportunités : hub pour les investissements et le commerce en Afrique, pont entre le Japon et le marché africain » est le thème central de cette rencontre des hommes d’affaires. Autour, seront débattues les problématiques sur les investissements et les villes émergentes, les énergies nouvelles, les investissements et les technologies environnementales.
C’est le 1er mai 1851, à Londres, qu’a eu lieu la première exposition universelle avec 25 pays. Elle se tient tous les cinq ans et est organisée par le Bureau international des expositions (Bie). L’actuelle édition a débuté le 13 avril, à Osaka. Elle dure six mois pour s’achever le 13 octobre 2025. 158 pays et régions y prennent part.
Le point d’orgue de cette semaine sera atteint le vendredi 13 juin, à l’occasion de la Journée Nationale de la Côte d’Ivoire. Cet événement majeur sera marqué par la présence effective du ministre du Commerce, Souleymane Diarrassouba, qui conduira la délégation officielle.
Avec fratmat.info et linfodrome.com