La section de la CGT, représentant les agents de la propreté et de l’assainissement à Paris, a déposé mardi 30 avril 2024 deux préavis de grève. L’un d’eux concerne la période des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Le syndicat demande des revalorisations et une prime pour les salariés destinée à compenser la hausse de la quantité de travail pendant les épreuves.
Après s’être réunie mardi 30 avril 2024, la commission exécutive de la CGT Traitement Déchets Nettoiement Eau Égouts Assainissement de la Ville de Paris (FTDNEEA) a déposé deux préavis de grève. Le syndicat représentant notamment les éboueurs appelle ses membres à cesser le travail les 14, 15, 16, 22, 23 et 24 mai 2024, ainsi que du 1er juillet au 8 septembre 2024, détaille RMC Sport. C’est pendant cette dernière période que se dérouleront les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 dans la capitale. Estimant que les agents devront faire face à une augmentation de leur charge de travail pendant l’événement, la CGT FTDNEEA réclame pour eux une prime de 1 900 €.
Dans un courrier adressé à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, le syndicat fait aussi part d’autres revendications. Parmi celles-ci, on trouve une revalorisation de la rémunération de 400 € pour l’ensemble des employés ainsi que des changements spécifiques à chaque profession du secteur de la propreté et de l’assainissement. « On n’a pas vocation à gâcher ces JO », a assuré Christophe Farinet, un des responsables du syndicat, cité par RMC Sport.
Le syndicat invite la mairie à les recevoir pour négocier. « Si l’exécutif parisien entend et négocie avec la CGT, il n’y aura pas de souci », prévient Christophe Farinet.
Au niveau national, la CGT a déjà déposé des préavis dans les trois fonctions publiques (État, collectivités territoriales et hospitalière) du 15 avril au 15 septembre. Le premier syndicat de la fonction publique réclame notamment « des recrutements pérennes, des compensations salariales au titre des contraintes professionnelles générées par les Jeux, (…) des droits aux congés, au télétravail choisi et à la déconnexion ».
Ce coup de semonce intervient alors qu’Olivia Polski, adjointe PS aux ressources humaines, a annoncé en avril, après plusieurs réunions de travail avec les syndicats, que « tous les agents de la Ville de Paris contribuant à la réussite des Jeux percevraient des gratifications allant de 600 à 1.900 euros en fonction de l’intensification de la charge de travail et de la mobilisation sur la période couvrant les JOP », comme l’a rappelé aux « Echos » la Mairie de Paris. Des conditions ne convenant pas à la CGT – qui « a quitté la table des négociations dès la première réunion », souligne-t-on à l’Hôtel de Ville.
« On doit être présents onze semaines sur treize » pendant la période olympique, « certains ont annulé leurs vacances, et on n’a aucun renfort », ni garantie d’obtenir une prime, a dénoncé à l’AFP Nabil Latreche, de la CGT FTDNEEA. La Mairie de Paris a évoqué « des paliers, certains auront zéro, d’autres 600 ou 1.200, mais on ne sait pas les modalités », a-t-il souligné.
La CGT sera reçue la semaine prochaine par Emmanuel Grégoire, le premier adjoint PS à la maire, et Olivia Polski, indique la mairie. Le sujet est hautement sensible, la dernière grève des éboueurs en mars 2023, sur fond de protestation contre le projet de réforme des retraites, avait duré plus de trois semaines, forçant le préfet de police de Paris à procéder à des réquisitions de personnels pour débarrasser les rues de la capitale des poubelles non ramassées et des monceaux de déchets qui s’y étaient accumulés.
Avec RMC Sport et Le Parisien