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Le manifeste élaboré par Amnesty International pour les élections en Côte d’Ivoire s’inscrit dans le cadre de sa mission de défense et de promotion des droits humains. Il constitue une feuille de route destinée à interpeller les décideurs et à sensibiliser l’opinion publique sur l’importance de placer les droits de l’Homme au cœur des politiques nationales.
Le Manifeste, à en croire l’organisation de défense des droits de l’Homme, se veut une invitation aux cinq candidats à s’engager à mener des réformes dans le but de se conformer aux obligations nationales et internationales en matière de droits humains.
Lors de son lancement le lundi 15 septembre 2025, à Abidjan, M. Marceau Sivieude, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, a appelé les candidats à faire de la question des droits de l’Homme une priorité dans leur programme de société. « Au cours des cinq prochaines années, le ou la président(e) élu(e) devrait s’attaquer aux violations des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique », a déclaré M. Marceau Sivieude.
En outre, l’élu (e) « devrait mettre fin aux expulsions forcées et soutenir les personnes affectées, faire respecter le droit à la vérité, à la justice et aux réparations pour les victimes des violences électorales, protéger les droits des femmes et des enfants et le droit à un environnement sain », a-t-il ajouté.
Le manifeste recommande de garantir et de protéger les libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique. A ce propos, M. Marceau Sivieude a soutenu que « la personne élue doit s’engager à mettre fin aux procédures judiciaires abusives et à toutes les formes d’intimidation, de harcèlement ou de violence à l’encontre des personnes physiques et morales qui exercent simplement leurs droits humains ».
Le texte les exhorte également à mettre fin aux expulsions forcées et à accorder une compensation aux victimes. Et ce, conformément aux obligations de la Côte d’Ivoire en vertu de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies, ratifiés par la Côte d’Ivoire en 1992.
Amnesty recommande de garantir le droit à la vérité, à la justice et aux réparations, rappelant que depuis 2020, les individus et organisations non gouvernementales ne peuvent plus saisir directement la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples car « les autorités ont retiré la déclaration qui le permettait ».
« Les efforts en faveur de la réconciliation nationale ne doivent pas compromettre les droits des victimes et des familles des victimes de violences électorales. Les mécanismes judiciaires nationaux doivent être renforcés et la reconnaissance de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples doit être rétablie » pour permettre aux Ivoiriens de saisir cette juridiction, a soutenu M. Marceau Sivieude.
Par ailleurs, le manifeste demande aux candidats de s’attaquer aux violences basées sur le genre. L’organisation souligne que malgré des progrès, les survivantes de violences sexuelles continuent de rencontrer des obstacles pour accéder à la justice et aux services de soutien.
De ce fait, il est urgent, selon Amnesty, de veiller à l’application des lois contre les violences basées sur le genre et de garantir aux survivantes l’accès sans délai et sans obstacles financiers à des soins médicaux et examens médico-légaux, conseils psychologiques et centres d’hébergement.
Le document appelle au respect et à la protection des droits des enfants en priorisant la lutte contre le travail des enfants et l’accès à l’enregistrement civil pour tous, afin de garantir leurs droits humains. Le manifeste propose d’assurer et de garantir le droit à un environnement sain.
M. Sivieude a fait savoir que ces recommandations du manifeste ne sont pas exhaustives, mais elles « fournissent une feuille de route au futur chef de l’État », tout en rappelant que ces élections offrent l’occasion de renforcer le respect des droits humains en Côte d’Ivoire.
Source APA