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À cette occasion, l’équipe dirigeante, conduite par le président Jean-Marc Yacé, a présenté le rapport moral et financier de ces exercices. Ce bilan a été jugé positif par l’assemblée, composée de 265 clubs sur 361 ayant droit de vote. Cependant, des allégations relayées récemment dans les médias suggèrent un détournement de fonds, s’appuyant sur le rapport du commissaire aux comptes. Mais de quoi s’agit-il réellement ?
Des dépenses non justifiées, mais pas de détournements
Lors de son intervention, le commissaire aux comptes, Me Botti Bi, a évoqué la nécessité d’obtenir des informations sur l’exercice 2021-2022. Il a également relevé que certaines dépenses des exercices 2022 et 2023 n’avaient pas été justifiées par des factures correspondantes. Toutefois, il a précisé qu’il ne s’agissait pas de détournements de fonds, mais de dépenses effectivement inscrites dans les livres comptables, bien que les justificatifs ne soient pas fournis. Il a ajouté qu’il détenait une liste des bénéficiaires de ces fonds et se disait prêt à les dénoncer si nécessaire, appelant ainsi tous les bénéficiaires des ressources de la FITKD à justifier leurs dépenses.
Une gestion entravée par l’ancienne direction
Une source proche du Comité Directeur en exercice a tenu à clarifier la situation, notamment concernant l’exercice 2021. Cette période a été marquée par des difficultés majeures pour le président Yacé et son comptable, qui n’avaient pas accès aux comptes de la fédération jusqu’à la reprise des élections en octobre 2022. Les accès étaient sous le contrôle de l’ancienne direction, qui a refusé de faciliter la transition malgré plusieurs sollicitations.
« Que ce soit auprès du Trésor public ou des banques, les demandes de changement de signataires sont restées lettre morte, car les dirigeants sortants n’ont pas répondu. De plus, après la reprise des élections, une facture de plusieurs dizaines de millions a été rejetée par le président réélu, car les fonds de la fédération étaient toujours gérés par l’ancienne direction. » Selon cette même source, une caissière en poste à cette époque aurait procédé à des décaissements antidatés d’un montant de près de 5 millions de FCFA. Une fois cette irrégularité découverte, elle a été immédiatement révoquée.
Des interrogations sur le rôle du commissaire aux comptes
L’Assemblée s’est également interrogée sur le silence du commissaire aux comptes concernant certains éléments, notamment un véhicule offert par la KOICA à la FITKD, qui n’a pas été mentionné dans son rapport. « Si une passation de charges a bien eu lieu, pourquoi ces éléments n’ont-ils pas été pris en compte ? Et si le commissaire aux comptes y était présent, quel bilan en a-t-il tiré ? »
Concernant les exercices 2022 et 2023, la même source affirme que le commissaire aux comptes était pleinement conscient du fait que les sommes allouées aux athlètes pour les compétitions internationales n’avaient pas été justifiées par ces derniers. Malgré plusieurs relances du trésorier, aucune réponse n’a été obtenue. « Ces dépenses figurent dans les livres comptables, mais nécessitent encore des justificatifs. C’est dans ce contexte que le commissaire aux comptes a souligné que les traces existent, mais pas les justificatifs », a précisé la source fédérale.
Un rôle biaisé
Selon cette source, l’attitude du commissaire aux comptes semble être une prolongation des tensions ayant conduit à la tentative de putsch du 19 octobre 2024, qui visait à renverser le président Yacé. Me Botti Bi y aurait assisté, soulevant des interrogations sur son rôle exact. « S’il y était en tant que président de son club, il était donc l’un des acteurs du putsch. Si, au contraire, il y était en tant que commissaire aux comptes, alors il aurait dû produire un rapport à l’attention de ses mandants, ce qu’il n’a jamais fait », souligne la source.
Lors de l’Assemblée Générale du 2 février, Me Botti Bi aurait tenté de bloquer la validation des comptes en refusant leur certification. Or, selon les textes statutaires, son rôle est clair : en cas d’anomalie, il doit d’abord interpeller le trésorier, puis, en l’absence de réaction, saisir le président. Si aucun recours interne n’aboutit, il peut alors convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire. « Au lieu de suivre cette procédure, il a préféré se taire jusqu’à l’AG pour attaquer la gestion du président Yacé, confirmant ainsi son intention de nuire », a expliqué la source.
Une Assemblée générale unanime
Finalement, malgré cette tentative d’obstruction, l’Assemblée Générale a unanimement validé le bilan moral et financier présenté par le Comité Directeur dirigé par Jean-Marc Yacé. « Une autre question demeure : pourquoi le commissaire aux comptes a-t-il choisi de diffuser son rapport sur les réseaux sociaux plutôt que de le remettre aux responsables des clubs, ses véritables mandants ? », s’interroge encore la source fédérale.
Par Axel Koné