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Je dirais que pour ce petit temps que je suis à la tête de la direction générale, l’Oissu se porte bien parce que les chiffres et les résultats que nous avons eus à ce jour, nous réconfortent. Nous avons fait ce que nous pouvons parce que généralement, la compétition Oissu commence en octobre. Donc, compte tenu de la situation sportive en Côte d’Ivoire par rapport à la Can 2023, nous étions obligés d’attendre la fin de la compétition pour commencer nos compétitions. En février, juste après la Can. De février à juin, nous avons fait cinq mois de compétition. Vraiment, nous sommes satisfaits de ce que nous avons fait.
Qu’avez-vous fait concrètement ?
D’abord, nous avons commencé par les intra-départementales, ensuite les interdépartementales et les régionales. D’habitude, nous allons jusqu’aux finales des districts et les jeux scolaires et universitaires. Mais cette année, compte tenu de la situation dont j’ai parlée tout à l’heure, nous nous sommes arrêtés seulement aux finales régionales et les résultats sont vraiment satisfaisants. Pour ce qui est des établissements engagés, en 2024, nous avons 2876 établissements engagés alors que l’année 2023, nous avions seulement 2759. Au nombre des licenciés, nous avons 95 000 licenciés contre 93 207 pour l’année 2023. Au finish, nous avons réussi parce que pendant toutes nos compétitions, nous faisons de la détection des jeunes talents. Et cette année, c’était ma bataille. Il ne suffit pas seulement de détecter mais il faut les regrouper, les suivre. Dans la période du 1er au 5 juillet dernier, nous étions à Yamoussoukro, à l’Inphb, où tous nos détectés au nombre de 216 ont été regroupés. La sélection a été faite pour la formation de nos équipes Oissu. Des équipes Oissu prêtes à représenter notre beau pays, la Côte d’Ivoire, sur la scène internationale. Nous voulons avoir des équipes compétitives pour porter haut les couleurs du pays. Donc cette année, voilà ce que nous avons fait. Ces jeunes seront suivis pour que ces équipes nous représentent d’une manière efficace dans les compétitions internationales.
Comment cette détection s’est effectuée ?
Puisque c’est un début, il faut aller pas à pas, nous avons choisi certaines régions, des spécialistes dans différentes disciplines pour faire la détection. Ils étaient au nombre de 5000, mais comme il faut aller en fonction de nos moyens, nous avons choisi 216 athlètes détectés pour le regroupement à Yamoussoukro.
Qu’en est-il du suivi des jeunes athlètes retenus ?
Nous avons un centre de haut niveau à l’Injs, nous allons entrer en collaboration avec la directrice pour voir ensemble comment faire le regroupement de ces jeunes-là au moment opportun, faire des compétitions pour les tester pour mieux les évaluer. Notre projet de lycée sport et études tarde à prendre forme mais nous envisageons trouver un partenaire qui pourra nous aider à prendre en charge, tous ces jeunes, surtout ceux de 12 à 16 ans, dans le même établissement, comme l’établissement sport et études, pour qu’ils soient suivis. Nous avons des partenariats avec toutes les fédérations. Quand on faisait le regroupement, on a invité ces fédérations à venir voir la crème. Si c’est possible d’y piocher. Quand nous avons un regroupement ou des rencontres, ils sont invités. Il faut les inviter à venir voir, et aider à orienter aussi certains athlètes. Et c’est ce que nous continuons de faire. Ce projet sport et études a été initié depuis 2013, le site a été identifié à Bouaké, les purges de droits coutumiers sont en cours. C’est un terrain de 20 hectares. Une partie a servi à l’Office national des sports (Ons) pour construire la cité Can.
Au regard du nombre de licenciés, avez-vous suffisamment les moyens pour organiser convenablement vos activités ?
C’est l’Etat qui nous appuie dans tout ce que nous faisons. Nous faisons avec ce que l’Etat nous donne. Ça ne suffit toujours pas parce que le chantier est véritablement grand. Nous allons entreprendre des discussions encore avec le gouvernement, si possible, pour que vraiment le niveau des moyens soit élevé. Actuellement, les sponsors sont très réservés. En son temps, on avait des sponsors comme Coca-Cola, Nestlé, Unicef, Belle ivoire etc. Mais on ne se décourage pas. Nous allons mener des actions au niveau des sponsors pour qu’ils puissent nous soutenir dans notre activité.
Où en êtes-vous avec le programme des jeunes volontaires ?
Nous avons initié ce projet des jeunes officiels parce que quand nous faisions nos rencontres, nous étions obligés d’avoir recours à des personnes extérieures. Cela nous revenait très cher. Donc, il fallait initier la formation des jeunes officiels. Aujourd’hui, nous avons 1300 jeunes officiels qui sont à notre disposition. Et c’est eux qui officient nos rencontres. Mais il faut continuer pour avoir beaucoup plus de jeunes officiels pour officier nos rencontres. On a un partenariat avec l’Union nationale du sport scolaire France (Unss). Il y a des échanges avec leurs jeunes officiels et les nôtres. Ce projet existe toujours. Mieux, l’Oissu est affilié à des organismes internationaux comme la Fédération internationale du sport universitaire (Fisu), la Fédération internationale du sport scolaire (Isf) etc. Donc, nous avons de bonnes coopérations avec toutes ces entités. Et comme l’administration, c’est une continuité. Ce n’est pas parce que je suis là que je vais couper les relations avec ces fédérations-là. Nous sommes toujours là.
Que répondez-vous aux personnes qui souhaitent revivre l’Oissu des années 80-90 ?
Pour faire revivre cette période, c’est la massification de la pratique du sport à l’école. Il faut un projet, une convention avec l’Education nationale. Parce que si l’Education nationale ne nous appuie pas dans cette mission-là, c’est comme si on ne fait rien. Il faut que tous les établissements acceptent de participer aux compétitions de l’Oissu. Il ne suffit pas de payer les engagements et puis dire « moi j’ai payé mon engagement et je m’en fous ». Parce qu’il y a eu des propos comme cela, c’est choquant. Or, nos enfants ont besoin de la pratique du sport à l’école. L’Education nationale dispose de la matière première certes mais, on a besoin de ces enfants pour massifier la pratique du sport à l’école. Et aussi permettre à ces enfants d’exprimer leur talent. Tout le monde doit participer à nos compétitions pour que nous puissions atteindre les objectifs, répondre aux attentes.
Réalisée par A.KONE