Les récentes opérations de déguerpissement des petits commerçants en prévision de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023) ont suscité des réactions, notamment de la part de l’homme d’affaires ivoirien Jean Louis Billon. Dans une sortie récente, il exprime son regret face à ces démolitions et souligne que ces commerçants informels faisaient partie du charme de la Côte d’Ivoire.
Selon Jean Louis Billon, les petits commerçants qui ont été déguerpis ou qui sont en cours de déguerpissement représentent une part significative du tissu économique informel du pays. Il estime que ces commerçants contribuent au charme de la Côte d’Ivoire, attirant de nombreux visiteurs à la recherche de l’authenticité culinaire et de l’expérience locale.
L’homme d’affaires déplore le fait que ces déguerpissements risquent de priver les visiteurs de la possibilité de déguster des plats locaux tels que le Kédjénou de poulet, le garba chaud, le placali ou l’alloco dans les coins de rue d’Abidjan. Il souligne que tous les visiteurs ne prévoient pas de se restaurer exclusivement dans des restaurants huppés ou de loger dans des hôtels cinq étoiles. « C’est clair, qu’ils n’ont pas tous prévu de se restaurer que dans les grands restaurants et de loger dans les hôtels 5 étoiles », souligne-t-il.
Jean Louis Billon affirme qu’il aurait été possible d’éviter ces démolitions douloureuses en prenant des mesures dès les premières heures, étant donné que l’organisation de la CAN 2023 était planifiée depuis longtemps. Il suggère que la réorganisation du secteur informel aurait pu se faire à l’avance, avec le relogement des petits commerçants sur des sites dédiés, facilement accessibles aux touristes et aux visiteurs. « On aurait pu éviter ces casses douloureuses à la veille de la CAN en agissant dès les premières heures, puisqu’on savait depuis bien longtemps qu’on devait organiser cette CAN », déplore-t-il.
Solution durable
Le plaidoyer de Billon va au-delà de la simple critique. Il appelle à la recherche rapide d’une solution durable pour soulager les petits commerçants en détresse. Il insiste sur le fait que la Coupe d’Afrique des Nations doit être une opportunité pour toutes les couches socio-économiques de la société ivoirienne, y compris les commerçants informels.
Évoquant son propre vécu, Jean Louis Billon rappelle avoir partagé une baraque servant de restaurant avec sa mère, comprenant ainsi la souffrance que peuvent ressentir ces commerçants déguerpis, dont certains exerçaient dans des endroits plus ou moins structurés comme le site de la commune du Plateau.
« Pour avoir vécu avec ma mère dans une baraque qui servait à la fois de restaurant, je sais la souffrance qu’endurent en ce moment ces commerçants déguerpis qui, pour certains, exerçaient leurs activités dans des endroits plus ou moins structurés comme le site de la commune du Plateau », fait-il remarquer.
Billon exprime son souhait que des actions rapides soient entreprises pour soulager ces personnes en détresse et insiste sur le caractère inclusif que la CAN 2023 devrait revêtir pour l’ensemble de la société ivoirienne. Tout en restant ouvert aux avis divergents, il adresse ses pensées aux commerçants déguerpis et souhaite à tous une très belle CAN, couronnée par la victoire des Eléphants de Côte d’Ivoire.
E.KOUAKOU