La Côte d’Ivoire décevante
Les Eléphants étaient cités comme l’une des équipes favorites de cette édition qui se joue à domicile. Malheureusement la pression a été trop grande sur les épaules des Eléphants qui ont failli mentalement, surtout lors du match décisif contre la Guinée Equatoriale perdu (0-4). Les joueurs inhibés par la pression, ont perdu leurs moyens. Ce qui dénote d’une mauvaise préparation mentale essentielle à ce niveau. La Côte d’Ivoire peut aussi indexer le manque de chance notamment son inefficacité criarde devant les buts contre la Guinée Equatoriale qui a contrasté avec la réussite maximale des Equato-guinéens. Manque de soutien, également, avec les blessures de joueurs essentiels comme Haller, Adingra qui auront pesé dans le parcours chaotique ivoirien. L’une des grosses déceptions chez les Eléphants aura été dans ce premier tour le coaching du technicien Jean-Louis Gasset. Ce dernier n’a jamais semblé sûr de ses idées, opérant des changements à chaque match. Un coup Aurier, un autre Singo en défense, Diomandé remplacé par Willy Boly, enfin Krasso essayé, puis Kouamé, Nicolas Pépé qui vient au 3e match. Jeremy Boga et Jonhatan Bamba, Diakité… Il a beaucoup essayé pour former le puzzle. Ces combinaisons peuvent s’expliquer par l’absence pour blessure de haller… Mais cela ne peut excuser, ces changements intempestifs, qui montrent l’absence de plans de substitutions pensés, travaillés. En un mot Gasset, semble avoir beaucoup tâtonné. Durant cette phase, on a vu un Gasset sans idées. Le technicien français a d’ailleurs été mis à la porte mercredi par la Fédération ivoirienne de football (Fif). Et remplacé par Emerse Fae, le sélectionneur adjoint, pour la suite du parcours. Heureusement une occasion de rachat s’offre aux Eléphants avec la qualification au rang de meilleur 3e obtenue. Une très bonne nouvelle pour les Ivoiriens et la Can. Le Sénégal sera face à une bête blessée. Le match promet.
L’Algérie, une 2e élimination d’affilée
Les Fennecs d’Algérie étaient aussi cités par beaucoup de techniciens, comme un des favoris à la victoire finale à la Can. A croire que ce statut, leur porte malheur, ils ont été éliminés sans les honneurs avec un bilan de 2 nuls, et d’une défaite mémorable, contre les Mourabitounes mauritaniens, qui enregistraient leur première victoire à la Can et leur 1ère qualification en 8es. L’Algérie, hormis dans son 1er match contre l’Angola (1-1), aura toujours été à réaction. Ils ont arraché l’égalisation par 2 fois contre le Burkina Faso (2-2, au final). Malheureusement pour eux, les Algériens n’ont pas eu la réussite nécessaire pour retourner la situation contre la Mauritanie. Le niveau global des Fennecs, hormis, Bounedjah et Belaili, aura été décevant. Mahrez attendu pour être le fer de lance, a fait une Can quelconque. L’entraineur Djamel Belmadi n’a pas réussi à trouver les solutions pour remporter un match. Autre défaut qui peut expliquer cette déroute, c’est le manque de calme, la panique lisible sur les visages des joueurs algériens pour prendre les bonnes décisions. La trop grande émotion qui accompagne les Algériens dans leur appréhension des matchs de Can peut expliquer les mauvaises décisions ou le manque de lucidité à certains moments clés des matchs.
Le Ghana puni
Le Ghana est rentré dans le rang du football africain. Grande puissance il y a peu, l’équipe des Black Stars a enchainé les mauvais résultats pour récolter sa 2e élimination d’affilée au premier tour de la Can. Le Ghana peut s’en vouloir, lui qui a certes perdu logiquement contre le Cap-Vert (1-0), mais qui s’était repris par la suite dans le contenu des matchs en tout cas. Le Ghana, pour résumer, s’est sabordé lui-même, avec peut-être l’aide de l’entraineur Chris Hughton limogé. Et qui était l’objet de critiques acerbes même avant la compétition. Contre l’Egypte lors de la 2e journée, le Ghana avait un boulevard pour s’imposer, marquant 2 buts et se faisant rejoindre sur 2 buts cadeaux à la suite de passes ratées. Le comble, c’est l’élimination contre le Mozambique alors que le Ghana menait (2-0) à la 90e min. A cause d’une faute de la main évitable, par André Ayew et sur un corner concédé aux dernières secondes, sur un geste instinctif incompréhensible du gardien du Ghana. La punition est arrivée (2-2). Le Ghana a raté sa qualification à la dernière seconde de ce match. Le Ghana éliminé, ne doit s’en vouloir qu’à lui-même. Une énorme déception pour ce pays de football.
La Tunisie en manque de sensation
Dans cette Can, la Tunisie n’a jamais semblé en moyen de réaliser quelque chose à cause d’un manque d’engagement de ses joueurs. Il semble qu’elle n’a jamais eu de solutions, avec trop de manques et peut-être de talent. La Tunisie a été bousculée par la Namibie à la surprise générale lors du 1er match perdu (1-0). Ensuite contre le Mali, où elle a été dominée et presque sans réaction surtout en seconde période. Elle s’est contentée de rester dans son camp, sans idées. Elle est restée en vie dans cette compétition malgré tout avec le (1-1) obtenu. Face à l’Afrique du Sud, alors qu’une victoire pouvait les qualifier, les Aigles de Carthage sont restés muets. L’animation de jeu, la création du danger, d’actions de buts ont semblé comme une montagne à escalader pour cette équipe et son technicien Jalel Kadri qui logiquement a présenté sa démission après cette campagne ratée.
Assurément, cette Can en Côte d’Ivoire atteste de la fin des qualifications des petites nations, mais aussi le nivellement du niveau global.
Serge PAGNI