“Je suis venu en tant que pays ami, un pays frère, un pays souverain (qui veut) renforcer ses relations avec un pays ami”, a déclaré le général Déby, estimant que sa visite à Moscou aiderait à “renforcer nos relations bilatérales”.
Vladimir Poutine l’a félicité pour avoir “réussi à stabiliser la situation” au Tchad et affirmé que la Russie y “contribuerait par tous les moyens possibles”. Les relations entre le Tchad et la Russie “se sont particulièrement développées ces dernières années”, s’est-il réjoui. Cette visite et ces propos chaleureux apportent une nouvelle illustration des efforts d’influence de la Russie au Sahel.
Le Tchad, où l’armée française entretient encore un contingent, est le dernier partenaire privilégié de la France au Sahel, après le retrait contraint et forcé des militaires français du Mali en août 2022, du Burkina Faso en février 2023 et du Niger en décembre dernier. Chacun de ces trois pays s’est rapproché au même moment de la Russie, notamment sur le plan militaire.
En avril 2021, il avait été proclamé par l’armée président de transition, à la tête d’une junte de 15 généraux, après la mort de son père Idriss Déby Itno tué par des rebelles en se rendant au front. Le dirigeant avait promis d’organiser des élections au terme d’une “transition” de 18 mois, puis avait repoussé cette échéance de deux ans. Le général Déby a par ailleurs présenté ses “condoléances” à Vladimir Poutine pour la mort de “soldats russes” dans le crash d’un avion militaire près de l’Ukraine mercredi. L’avion transportait 74 personnes, dont 65 prisonniers de guerre ukrainiens.
L’armée tchadienne est considérée comme le pilier de la guerre contre les jihadistes dans la région. Mercredi, Vladimir Poutine s’est dit “certain” que des élections générales seraient organisées au Tchad “dans un avenir proche”. Mi-janvier, le général Mahamat Idriss Déby Itno a été désigné candidat à l’élection présidentielle censée se tenir fin 2024.