Nadiany Bamba dit Nady Bamba était la présidente de la cérémonie d’ouverture de ce panel. L’ex-journaliste était entourée par Ackah Auguste Emmanuel, directeur de cabinet de Laurent Gbagbo, et Damana Pickass, 2e vice-président du Conseil stratégique et politique (Csp) du Ppa-Ci chargé de la politique de la jeunesse et de la Fête de la renaissance. Elle a fait un tour d’horizon sur la situation parfois complexe des femmes qui sont les compagnes de grands hommes d’État ainsi que des accusations dont elles sont victimes.
« Rendons à César ce qui est à César »
C’est dans ce contexte que la communicatrice a dit sa part de vérité. « Je suis, par ailleurs, un exemple parfait de ce genre de calomnie. On m’accuse d’être la véritable patronne du Ppa-Ci. Ce n’est pas vrai ! J’ai un travail, j’ai mon entreprise que je gère au quotidien. Je n’ai donc pas le temps de squatter la vie professionnelle de mon mari. En plus, je n’ai ni le charisme, ni l’expérience, ni le leadership de celui que j’appelle le chef, notre chef à tous, le président Laurent Gbagbo. Rendons à César ce qui est à César ! », a martelé Nady Bamba, dont les propos sont rapportés sur la page Facebook “Ppa-Ci Relais”, dans une publication en date du jeudi 28 mars 2024.
Auparavant, la présidente de la cérémonie a estimé que les femmes sont fréquemment prises pour cibles quand une décision de leur conjoint, homme politique important, déplaît à ses adversaires. « On accuse rarement l’époux d’être à la base d’une mauvaise décision prise par sa femme. Qui parle de l’époux de l’ex-chancelière (allemande) Angela Merkel ? Quid du mari de l’ancienne présidente libérienne, Ellen Sirleaf. (…) Quand on ne peut pas attaquer directement un homme politique, c’est plus facile de s’en prendre à sa femme », a-t-elle soulevé un questionnement.
Pour la compagne de Laurent Gbagbo, « être l’épouse d’un homme important n’est pas un métier ». Selon cette dernière, « dans l’ombre ou la lumière, beaucoup de pressions s’exercent sur les femmes ».
Thématiques. Ce panel des femmes du Ppa-Ci a été marqué par quatre communications. Des communications en lien avec le thème central de la prochaine Fête de la renaissance du Ppa-Ci : « Quelle politique d’autonomisation de la femme pour la victoire à l’élection présidentielle de 2025 ». Pulchérie Gbalet, présidente du conseil d’administration d’Alternative citoyenne ivoirienne (Aci), est intervenue sur le sous-thème 1 : « Les obstacles à l’autonomisation de la femme ». Quant à Jeannette Koudou, secrétaire générale de l’école du Ppa-Ci, elle a axé son intervention sur le sous-thème 2 : « L’éducation et la formation des femmes comme leviers d’autonomisation ».
Le sous-thème 3, « L’accès au financement à l’entrepreneuriat féminin », a été l’affaire d’Asseu Sidonie, coordinatrice générale Ppa-Ci de la région de La Mé. Puis, Solou Henriette, secrétaire nationale technique du Ppa-Ci en charge de l’agriculture, a entretenu les femmes sur le sous-thème 4 : « La participation politique et le leadership féminin ».
Concept d’autonomisation
De son côté, Ouraga Eugenie, présidente du comité scientifique du panel, a défini le concept d’autonomisation. « L’autonomisation, c’est d’abord se donner les moyens de maîtrise de son existence et de l’expression de son émancipation. Au-delà de la compréhension mentale, elle a une sérieuse dimension politique qui permet de briser les inégalités en vue de célébrer la liberté, la démocratie, la justice et la cohésion sociale », a-t-elle dit. La présidente du comité scientifique a ainsi souligné : « Une femme autonome demeure le levier des victoires politiques ». De son avis, « la lutte pour la souveraineté étatique est intimement liée à l’émancipation de la famille ».
Pour sa part, Seri Louma Hortense, secrétaire nationale de la Ligue des femmes du Ppa-Ci, a salué l’implication des femmes du parti de gauche pour la réussite de la 2e édition de la Fête de la renaissance. Ce cadre du parti d’opposition a aussi apprécié le choix des thèmes abordés lors du panel. « Nous constatons depuis plusieurs années la paupérisation de la population ivoirienne et particulièrement des femmes. (…) Ces thèmes sont clairement en adéquation avec les problématiques des femmes de Côte d’Ivoire », a-t-elle indiqué.
Dans l’ensemble, ce panel a permis d’éclairer les militantes du Ppa-Ci sur les obstacles à l’autonomisation, l’éducation et la formation de la femme.
A.KONE