C’était le samedi 15 mars 2025, au siège du Rhdp, à Yopougon. Amadou Coulibaly s’y trouvait à l’invitation du président national de l’Union des enseignants du Rhdp (Ue-Rhdp), pour un meeting de mobilisation. Sur la page Facebook officielle « Amadou Coulibaly dit Am’s », est disponible l’extrait vidéo contenant la réponse du cadre du Rhdp à Tidjane Thiam.
« Cet article 48 qu’il (Tidjane Thiam, Ndlr) traite de sombre article, mais je vais rappeler que cet article a été adopté sous (le premier président de la Côte d’Ivoire indépendante, Ndlr) Félix Houphouët-Boigny dont il prétend être le petit-fils. Ou bien il veut insulter la mémoire du président Félix Houphouët-Boigny. Ce fameux article 48 là, c’est sous le président Félix Houphouët-Boigny », a répliqué Amadou Coulibaly, ministre de la Communication dans le gouvernement Beugré Mambé.
A Yamoussoukro, récemment, face à ses partisans, et sur fond de polémique sur sa nationalité, M. Thiam avait évoqué une « sombre » loi- allusion faite à l’article 48 du code de la nationalité- que tentent de lui opposer ses adversaires pour l’éliminer de la course à la présidentielle. Il avait fait un parallèle avec un « 4e mandat illégal » que convoiterait le président Alassane Ouattara. « Ne laissez pas des gens qui ne respectent pas la Constitution, qui sont sur le point de faire un 4e mandat illégal, vous complexer sur un article 48 d’une sombre loi que personne ne connaissait. C’est plus grave de ne pas respecter la Constitution (…) La Constitution est au-dessus de la loi . Quand on ne respecte pas la Constitution on ne peut pas imposer aux gens le respect de la loi …», avait assené le président du Pdci.
Amadou Coulibaly n’a pas particulièrement apprécié la sortie du successeur de Henri Konan Bédié. « Quand il parle, il parle avec tellement de conviction qu’on a l’impression que tout ce qu’il dit est vrai… voilà la réalité. Et puis pour parler de sombreur, est-ce qu’il y a eu plus sombre action que ce que son parti a posé concernant les questions d’éligibilité ? Vous vous souvenez qu’ils sont allés interroger la maman du président (Alassane Ouattara, ex-Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny, Ndlr) pendant quatre (4) heures pour lui faire dire que son fils n’est pas son fils ou bien alors que ce n’est pas le fils de son mari ? », a-t-il rappelé, entre autres. « Il était ici.
Il a participé au gouvernement du président Bédié qui a fait tout ça. Jusqu’à l’arrestation de notre direction, il était membre de leur gouvernement. C’est au coup d’État (de décembre 1999, Ndlr) qu’il a fui et qu’il a pris (plus de 20 ans, Ndlr) avant de revenir », a-t-il convoqué la mémoire collective ivoirienne.
Amadou Coulibaly a fait un bref cours d’histoire. « Les sachants qui sont ici savent que dans les années 70, le président (Félix Houphouët-Boigny, Ndlr) a voulu introduire le principe de la double nationalité. Le débat a été lancé autour des années 72. Ils sont allés à l’Assemblée en 74. Le président a été mis en minorité. C’est comme cela que le principe de la double nationalité n’a pas été inscrit dans notre code de la nationalité. Mais ce n’est pas nous (le Rhdp, Ndlr). C’est depuis Houphouët-Boigny », a-t-il révélé.
Constitution de 2000 et Constitution de 2016. Le membre du directoire du Rhdp a aussi évoqué un débat autour de la Constitution ivoirienne qui a eu lieu en 2000. « En 2000, lorsque le débat de la Constitution s’est posé, vous savez tout ce qu’ils ont fait. Et le Pdci était avec eux. Tout ce débat : le et, le ou. Prenez l’article 35 de la Constitution de 2000 concernant les conditions d’éligibilité. Il est dit dedans que le candidat doit être Ivoirien d’origine, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens d’origine », a-t-il relevé.
« Dans cette même Constitution de 2000, il est écrit : il doit n’avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne. La Constitution de 2000 dit également : il ne doit s’être jamais prévalu d’une autre nationalité. Là on n’est plus dans la prévalence là, qui est sombre, qui est obscure, qui peut être interprétée », a-t-il fait savoir.
Le porte-parole du gouvernement ivoirien a, par la suite, salué la vision du président, Alassane Ouattara, qui a permis d’ôter les articles « confligènes ». « En 2016, on a eu une Constitution qui a enlevé tous les germes confligènes et allégé. C’est au nom de ça aujourd’hui que certains tapent leur poitrine et puis ils viennent : oui, je peux… Dites merci au président Ouattara pour sa vision. Et c’est par ça qu’il aurait fallu commencer : dire merci au président Ouattara », a-t-il lancé à Tidjane Thiam et aux militants du Pdci-Rda.
J.F.PAGNI