Julian Assange était poursuivi par les États-Unis pour 18 chefs d’accusations, mais un accord a finalement été trouvé, et il ne va comparaître devant la justice américaine que pour un seul, celui de « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale. »
Si le juge valide l’accord de plaider-coupable, le lanceur d’alerte sera condamné à cinq années de prison. Une peine qu’il a déjà purgée, au Royaume-Uni, où il était enfermé depuis cinq ans dans une prison de haute-sécurité.
Né en Australie, Julian Assange se réfugie pendant plusieurs années dans l’ambassade d’Équateur, à Londres. Il est finalement arrêté par la police britannique et placé en détention provisoire. Pendant cinq ans, il vit dans la crainte d’être extradé vers les États-Unis, où il encourt jusqu’à 175 ans de prison pour avoir rendu publics des documents confidentiels américains, sur leurs activités militaires en Irak et en Afghanistan notamment.
Mais c’était sans compter sur le soutien de son pays natal, dont le Premier ministre Anthony Albanese a appelé en février dernier les États-Unis à en finir avec cette affaire. Un appel entendu par Joe Biden : « Nous l’examinons », avait-il répondu au premier ministre australien, suscitant un élan d’espoir chez les soutiens de Julian Assange. Cette libération serait donc le fruit d’un discret ballet diplomatique ces derniers mois entre les trois pays.
Retour en Australie
Après cette épopée judiciaire de près de 14 ans, et si tout se passe comme prévu, Julian Assange pourrait directement rentrer chez lui, en Australie, où l’attend sa femme, Stella, et leurs deux enfants âgés de 5 et 7 ans.
Il doit voyager dans un avion spécialement affrété, n’étant pas autorisé à prendre un vol commercial, a écrit Stella Assange sur le réseau social X. La mère de famille a donc lancé un appel aux dons pour rembourser les 520 000 dollars quecoûte ce vol particulier. Avocate de profession, Stella Assange compte aussi faire une demande de grâce présidentielle : si son mari a dû reconnaître sa culpabilité pour être libre, les accusations d’espionnage restent selon elle une préoccupation très sérieuse pour la liberté de la presse.
Une fois rentré chez lui, Julian Assange va-t-il à nouveau s’engager dans son organisation WikiLeaks ou fermer définitivement la page du journalisme ? La priorité pour l’instant, selon sa femme, c’est qu’il retrouve la santé, après ces cinq années d’enfermement.
C’est un accord entre le procureur et l’avocat qui débouche sur une peine moins lourde, explique Antoine Gallenne du service international de RFI. L’objectif de l’équipe de Julian Assange était clair : éviter à tout prix d’être livré à la justice américaine où il encourait une condamnation à 175 ans d’emprisonnement, en vertu de la loi sur l’espionnage.
Alors pour y échapper, le lanceur d’alerte a accepté de reconnaître sa participation à un « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale ». Soit un seul chef d’accusation, selon les documents judiciaires rendus publics, au lieu des dix-huit dont il faisait l’objet.
Les appels s’étaient multipliés au président des États-Unis pour qu’il abandonne les charges retenues contre le fondateur de WikiLeaks. L’Australie avait présenté une demande officielle en ce sens en février que Joe Biden avait dit examiner. Ce qui avait suscité l’espoir des soutiens de Julian Assange.
RFI