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Le District Autonome d’Abidjan a annoncé une mesure radicale qui va bouleverser les habitudes des usagers des transports en commun.
À compter de ce jeudi 6 mars, les minicars de transport en commun, communément appelés « Gbaka », ne seront plus autorisés à pénétrer à l’intérieur de la commune d’Adjamé, a annoncé le District autonome d’Abidjan dans un communiqué. Une décision qui vise à fluidifier la circulation, mais qui suscite également des interrogations quant à son impact sur les transporteurs et les usagers.
Encombrement et désordre urbain
Adjamé est depuis longtemps le cœur névralgique du transport en commun à Abidjan. Avec ses nombreux gares et arrêts improvisés, la commune est un carrefour incontournable reliant plusieurs quartiers de la capitale économique. Cependant, cette situation engendre une congestion routière importante, avec des embouteillages permanents et une insécurité routière accrue.
Les Gbaka, souvent pointés du doigt pour leur conduite anarchique et leur stationnement désordonné, contribuent largement à ce chaos urbain. Les autorités du District Autonome d’Abidjan, soucieuses d’améliorer la mobilité urbaine, ont donc décidé de frapper fort en délocalisant les terminus et stations situés à Liberté, Renault, en bas du pont, et d’autres points stratégiques d’Adjamé.
Désormais, toutes les dessertes intercommunales en direction de Abobo, Bingerville, Yopougon et autres communes devront partir du nouveau site d’embarquement et de débarquement des passagers, situé à l’ancienne casse d’Adjamé pont ferraille. Ce réaménagement vise à désengorger les rues du centre d’Adjamé tout en centralisant les flux de transporteurs dans une zone mieux organisée.
Selon Sansan Ludovic, Directeur du Transport et de la Mobilité Urbaine du District Autonome d’Abidjan, cette réforme s’inscrit dans une politique plus large de modernisation et de structuration des transports en commun. L’objectif est d’offrir aux usagers un cadre plus sécurisé et mieux organisé pour leurs déplacements.
Impacts pour les usagers et les transporteurs
Si cette réforme répond à des préoccupations d’ordre urbanistique et sécuritaire, elle soulève néanmoins des inquiétudes parmi les principaux acteurs du transport. Les conducteurs de Gbaka et les syndicats du secteur pourraient voir cette relocalisation comme une contrainte, notamment en raison de l’éloignement du nouveau site d’embarquement.
Pour les usagers, cette nouvelle disposition pourrait également représenter un défi logistique et financier. Beaucoup craignent une augmentation des coûts de transport, car ils devront peut-être payer une course supplémentaire pour atteindre le nouveau terminus. De plus, l’accessibilité et l’aménagement du site de l’ancienne casse d’Adjamé restent des points cruciaux pour garantir un bon fonctionnement de cette réforme.
Notons que la mesure n’est pas encore entrée en vigueur. Les responsables du District d’Abidjan indiquent qu’ils sont au stade de l’aménagement du site qui va accueillir la prochaine gare.
A.K.