Ce qui devait être un moment de célébration de l’unité nationale est pourtant marqué par une vive polémique suite à la non-diffusion de la levée du corps de Bédié suivie de la messe par la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), la chaîne nationale. Jeudi 23 mai, Life TV, une chaîne de télévision généraliste privée, est la seule à diffuser en direct et en exclusivité la levée du corps et la messe de requiem à la Cathédrale Saint-Paul du Plateau. Cette exclusivité a déclenché une vague d’indignation parmi les internautes, qui s’étonnent de l’absence de la RTI, la chaine nationale, à cet événement majeur.
Sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, les commentaires et les critiques envers la chaîne nationale ne se sont pas fait attendre.
« La RTI, pour laquelle les Ivoiriens payent la redevance, ne peut même pas diffuser en direct la levée de corps de l’ancien président de la République Aimé Henri Konan Bédié. […] pour ce que le président Bédié a incarné, c’est méchant ! », déplore un internaute en colère. D’autres expriment leur incompréhension et un sentiment d’injustice : « C’est triste ! (…) Bédié n’est pas n’importe qui dans cette nation » ou encore « La RTI appartient au RHDP (le parti au pouvoir) et non aux Ivoiriens. Qu’est-ce que nous ne comprenons pas ? ».
Trois entités principales
Face à ces réactions virulentes, des voix du côté du pouvoir tentent de calmer les esprits. « La partie républicaine des obsèques de Bédié se déroulera au palais présidentiel ainsi qu’à l’Assemblée nationale. C’est à ce moment-là que la télévision d’État interviendra », explique une source bien informée. Effectivement, l’organisation des obsèques de l’ancien chef de l’État implique trois entités principales : la famille du défunt, son parti politique et la présidence de la République. Cette dernière est uniquement responsable de l’organisation des cérémonies au palais présidentiel et à l’Assemblée nationale, ainsi que du dispositif sécuritaire et de l’inhumation.
La famille du défunt et son parti, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), prennent en charge les autres aspects, notamment la conservation et les déplacements de la dépouille.
La levée du corps de Bédié et la messe de requiem à la Cathédrale Saint-Paul du Plateau sont donc sous la responsabilité de la famille et du Parti.
Ultimes hommages
En dépit de cette controverse, les obsèques du président Bédié se poursuivent comme prévu. Après la levée du corps et la messe de ce 23 mai, le défunt recevra, le 24 mai, les hommages de la nation et les honneurs militaires au palais présidentiel, puis à l’Assemblée nationale. Le 25 mai, ce sera au tour des militants du PDCI de lui rendre hommage. La dépouille quittera ensuite Abidjan, faisant des arrêts à Abobo, Adzopé, Akoupé et Kotobi, avant d’arriver à Daoukro, où une veillée religieuse et traditionnelle sera organisée.
Les ultimes hommages auront lieu dans son village natal de Pepressou du 27 au 31 mai. Henri Konan Bédié sera inhumé le 1ᵉʳ juin dans le caveau familial.
A.K.