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Ce 7 septembre, des milliers de Français se sont mobilisés dans tout le pays pour exprimer leur colère contre Emmanuel Macron et la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre. À l’appel de La France Insoumise et d’autres partis de gauche, 110 000 manifestants ont défilé dans plus d’une centaine de villes, selon le ministère de l’Intérieur. À Paris, 26 000 personnes ont répondu présentes, scandant des slogans contre ce qu’ils considèrent comme un « coup de force » du président.
Jean-Luc Mélenchon, figure emblématique de la gauche, s’est adressé à la foule depuis un camion, dénonçant une démocratie bafouée. « La démocratie, ce n’est pas seulement accepter de gagner, c’est aussi accepter de perdre », a-t-il martelé, en référence à la non-nomination de Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire (NFP), malgré sa victoire aux législatives anticipées de juillet.
Le choix de Michel Barnier, figure de la droite, pour remplacer Élisabeth Borne à Matignon a suscité une vive réaction au sein de la gauche. Beaucoup voient cette décision comme une trahison des valeurs républicaines, renforçant la coalition entre Macron, la droite et l’extrême droite. « Un pacte a été scellé », a déploré la députée LFI Aurélie Trouvé, avant de critiquer les positions du nouveau Premier ministre sur l’immigration, qu’elle juge proches de celles de l’extrême droite.
Malgré les tentatives de Barnier d’apaiser les tensions en se disant ouvert à travailler avec la gauche, les manifestants ne sont « pas dupes ». Pour eux, cette nomination symbolise une rupture définitive entre Macron et le peuple.
À travers la France, des voix s’élèvent pour dénoncer une démocratie en péril. « Nous n’avons plus de voix dans les urnes, il ne nous reste que la rue », confie Alexandra Germain, cheffe de projet de 44 ans, venue manifester à Paris. De nombreux jeunes, comme Abel Couaillier, 20 ans, expriment leur désillusion face à un système qu’ils jugent « verrouillé ».
À Nantes, le député LFI Andy Kerbrat a exhorté la foule à organiser « le blocage du pays » pour contrer ce qu’il appelle « un coup de force démocratique ». À Nice, Marseille ou Rennes, la mobilisation, bien que moins massive, a réuni des milliers de personnes sous une bannière commune : défendre la démocratie face à un gouvernement jugé sourd aux revendications populaires. Ce premier jour de contestation marque le début d’un automne politique qui s’annonce tendu, avec des appels à la mobilisation constante contre les décisions du gouvernement Macron.