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Le CIO dit être favorable à la participation d’athlètes russes qui n’ont pas explicitement soutenu l’invasion de l’Ukraine, qui n’appartiennent pas à des clubs de l’armée et qui sont prêts à concourir sous drapeau neutre. Or en dépit du conflit armé entre Israël et le Hamas, le Comité International Olympique défend la participation des israéliens à Paris 2024 considérant que les athlètes ne sont pas responsables des décisions des dirigeants de leur pays. Il s’agit là d’une décision de deux poids deux mesures du CIO. Un parti pris pour les Israéliens.
Le deux poids, deux mesures de l’instance olympique est d’autant avéré que la décision de la commission exécutive du CIO d’autoriser les sportifs russes à participer aux Jeux de Paris 2024 a été influencée par plusieurs aspects mais aussi grâce aux assurances données par l’Agence mondiale antidopage (AMA) et l’Autorité internationale de contrôle (ITA) selon lesquelles les contrôles antidopage se poursuivent bien en Russie.
Alors que cette transparence dans les contrôles antidopage en Russie doit contribuer à lever la suspicion qui plane sur ce pays en raison de l’absence d’un laboratoire antidopage accrédité et la suspension de l’Organisation russe antidopage (RUSADA), le CIO et ses partenaires dont l’AMA entretiennent le flou dans leurs prises de décision, tout en se montrant de plus en plus exigeant et strict lorsqu’il s’agit des athlètes russes.
Jamais l’idéal olympique et les institutions sportives n’auront été autant ébranlés que dans les années 1990. Par des affaires de dopage, de violence, de corruption, les scandales financiers n’auront autant été à l’ordre du jour. Toutes les disciplines majeures (football, athlétisme, cyclisme…) ont été touchées, partout dans le monde. Pire encore, des phénomènes de corruption ou autres « dérives » existent et des preuves sont apportées.
Les rumeurs et les soupçons de dopage ou de corruption ont été transformés en des évidences et la vérité des pratiques illégales au sportif et juridique ont révélés au grand jour. Deux « affaires », au cours des années 1990, par leur exemplarité, éclairent les phénomènes de corruption dans le sport : le match
arrangé entre l’Olympique de Marseille (corrupteur) et Valenciennes (corrompu) en France et la corruption de certains membres du Comité international olympique (C.I.O.) lors de l’attribution des jeux Olympiques à la ville de Salt Lake City.
Ces cas exemplaires montrent que l’univers sportif doit faire face à deux types de corruption. Le premier concerne les sportifs et les arbitres, et relève de la tricherie sportive, c’est-à-dire de l’arrangement des rencontres, du truquage des matchs. Le second renvoie aux organisations sportives détentrices d’un quasi-monopole sur l’organisation des rencontres sportives nationales et internationales (Championnats du monde, Jeux Olympiques…) et concerne l’enrichissement personnel…
Fausse équipe paralympique
Aux Jeux paralympiques de Sydney, 2000, l’équipe espagnole de basket masculin décroche la médaille d’or et savoure sa victoire. Quelques jours plus tard, on apprend qu’il s’agissait d’une tricherie. Dix des douze joueurs de l’équipe n’étaient pas en situation de handicap mental, comme ils l’avaient prétendu. La Fédération espagnole des sports avait recruté des valides pour augmenter ses chances de victoires. Deux films retracent ce scandale sur grand-écran, « Campeones » et « Chacun pour tous ».
Affaire Armstrong
Pendant des décennies, Lance Armstrong était le numéro 1 mondial du cyclisme. Mais les soupçons de dopage s’accumulent à partir de sa victoire au Tour de France de 1999. Il faudra pourtant attendre 2012 pour que Travis Tygart, le président de l’Agence américaine antidopage, l’Usada, s’empare des allégations. Le coureur aurait organisé un réseau de dopage, privilégiant trois types de dopants surnommés « cocktail Armstrong ». Ses sept victoires au Tour de France lui sont retirées par l’Union cycliste internationale (UCI), qui le radie à vie. Après avoir nié en bloc, le sportif se confesse devant le monde entier, sur le plateau d’Oprah Winfrey en 2013.
Fifa gate
Dans les hautes strates du football, la corruption et la fraude fiscale étaient monnaie courante jusqu’à l’arrestation de sept dirigeants de la FIFA en 2015, dans un hôtel luxueux de Zurich. Ils sont accusés de corruption en lien avec l’attribution de Coupes du monde, de droits marketing et de droits télévisuels. Mais le « Fifagate » est tentaculaire. L’enquête, menée avec le FBI, inculpe 14 personnes, dont neuf hauts responsables de l’organisation pour fraude, blanchiment d’argent et racket sur une période de 25 ans. Michel Platini et Sepp Blatter, membres du comité exécutif de la FIFA, sont suspendus d’activité pendant huit ans.
L’affaire Larry Nassar aux Etats-Unis
En 2016, un scandale éclate dans le milieu de la gymnastique américaine. Plusieurs gymnastes américaines accusent le médecin de l’équipe nationale, Larry Nassar, de viol et d’agressions sexuelles. Le kinésithérapeute et ostéopathe est accusé d’abus sur 265 jeunes femmes depuis 1992, les victimes étant mineures à l’époque des faits. En 2017, il est condamné à vie, pour agressions sexuelles sur mineurs et pédopornographie. Le scandale dévoile l’envergure des abus sexuels dans le sport et libère la parole de plus de 350 femmes affirmant avoir été abusées ces vingt dernières années.
L’affaire du match truqué entre Valenciennes et l’Olympique de Marseille a bouleversé le football français et valu la prison à Bernard Tapie, décédé en octobre 2021 après une longue lutte contre le cancer. Quelques jours avant la victoire de l’OM à la Ligue des Champions de 1993, l’équipe remporte un match contre Valenciennes. On apprend plus tard que trois joueurs de l’équipe nordiste ont été grassement payés 500 000 francs pour ne pas se donner à fond pendant la rencontre et ainsi laisser la victoire à leurs adversaires.
Évasion fiscale et Football Leaks
“La plus grande fuite d’informations de l’histoire du sport.” C’est ainsi que sont présentés en 2015 les Football Leaks, une série de scandales financiers liés aux contrats, transferts et autres dérives financières dans le football et révélés conjointement par plusieurs médias européens (Der Spiegel, Le Soir, Mediapart, El Mundo, L’Espresso…). Ces révélations s’appuient sur le travail de lanceurs d’alerte et la publication de documents confidentiels. Ces enquêtes pointent notamment du doigt le rôle de l’agent star Jorge Mendes dans l’ébauche d’un système d’évasion fiscale s’appuyant sur la création de sociétés écran et l’utilisation de comptes offshore. En somme, une sorte de fraude fiscale organisée de certains acteurs mondialement connus du football. Cristiano Ronaldo, José Mourinho, James Rodriguez, Radamel Falcao… La plupart d’entre eux s’en sortiront par le biais d’un accord avec le fisc espagnol, le paiement d’un redressement et une amende.